Ce weekend, Addis-Abeba sera le théâtre d’une partie décisive pour l’avenir du continent. Les chefs d’État de l’Union africaine (UA) devront trancher entre les trois candidats en lice pour présider la Commission de l’organisation panafricaine. Ce scrutin revêt une importance capitale, car il s’agit d’élire celui qui devra, dans les quatre prochaines années, guider l’UA à travers les multiples défis – sécuritaires, économiques, diplomatiques – qui jalonnent son chemin.

Le départ du président sortant, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, ouvre la voie à une nouvelle ère pour l’Union. Plus que jamais, celle-ci a besoin d’un leadership fort et visionnaire face aux crises persistantes : conflits armés, instabilité institutionnelle, changements climatiques… etc. Ce scrutin ne doit pas être une simple formalité diplomatique, mais un choix stratégique, dicté par la compétence et l’expérience.

Parmi les trois prétendants, le ministre djiboutien des Affaires étrangères Mahmoud Ali Youssouf incarne une candidature crédible et légitime. Son parcours diplomatique, son engagement indéfectible pour l’intégration africaine et son rôle clé dans de nombreux dossiers internationaux font de lui un choix de premier ordre. Sa vision repose sur une Union africaine plus proactive, capable de peser sur les grandes décisions mondiales et de résoudre efficacement ses propres crises.

Face à lui, le vétéran politique kényan Raila Odinga, qui mise sur son expérience pour réformer l’UA, tandis que le Malgache Richard Randriamandrato défend une approche technocratique axée sur la gestion et l’innovation. Trois profils, trois trajectoires, mais une seule ambition : redonner à l’UA un nouveau souffle et la cohésion dont elle a besoin pour affronter l’avenir.

L’enjeu dépasse de loin une simple rivalité entre États. Il s’agit de définir un cap pour une Afrique qui refuse de demeurer spectatrice de son destin.

À l’heure où le continent doit faire face aux ingérences extérieures, aux transitions politiques incertaines et aux défis du multilatéralisme, l’élection du président de la Commission de l’UA doit être un choix éclairé, c’est-à-dire orienté vers l’efficacité et la vision d’un continent uni et souverain.

Nul doute que le scrutin de ce samedi sera un test grandeur nature pour la maturité politique de l’Union africaine. Espérons que les chefs d’État-électeurs sauront placer l’intérêt du continent au-dessus des logiques de chapelle et choisir un leader à la hauteur des défis de l’Afrique.L’heure n’est plus aux petits calculs politiques, mais à l’audace d’un véritable renouveau panafricain.