Sous le haut patronage du Président de la République, Ismail Omar Guelleh, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et l’Institut supérieur des sciences de la santé (ISS) ont organisé, jeudi dernier à l’hôtel Ayla, la remise des premiers masters en sciences de la santé. Cet événement marque une étape majeure dans l’histoire de l’enseignement supérieur et de la formation médicale à Djibouti, illustrant la volonté de notre  pays de renforcer ses capacités nationales en matière de santé et d’assurer une souveraineté sanitaire à long terme.

À leur arrivée sur les lieux de la cérémonie, le Président de la République et la Première Dame, Kadra Mahamoud Haid, ont été chaleureusement accueillis par le Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Dr Nabil Mohamed Ahmed, la directrice de l’ISS, Mme Nadira Abdallah Yahya, ainsi que par les étudiants de l’Institut. L’accueil a été marqué par un mélange d’émotion et de fierté, reflétant l’importance symbolique de ce moment pour le pays. La cérémonie a également réuni des représentants du gouvernement, des parlementaires, des diplomates, des responsables d’agences onusiennes, ainsi que des invités internationaux, dont le président de l’Université Hassan 1er de Settat, M. Moukrim Abellelattif, venu témoigner du partenariat durable entre le Maroc et Djibouti dans le domaine de la formation en sciences de la santé.

Les étudiants de l’ISS ont présenté un sketch mettant en valeur le savoir-faire de l’institution et illustrant l’excellence de la formation dispensée à Djibouti. À travers cette mise en scène, ils ont montré comment leur apprentissage allie théorie, pratique et immersion professionnelle. Cette prestation a été très applaudie par les invités et a permis de mettre en lumière la pédagogie innovante de l’ISS, fondée sur l’acquisition de compétences concrètes et adaptées aux réalités du système de santé national.

Dans son allocution, le président de l’Université Hassan 1er de Settat, M. Moukrim Abellelattif, a rappelé les liens forts entre l’université de Djibouti et le Maroc, soulignant que la coopération couvre la mise en place de filières universitaires, l’échange d’enseignants-chercheurs, la formation des formateurs et la création de centres de simulation en sciences de la santé. Il a insisté sur l’importance de la mobilité des étudiants et des responsables académiques dans les deux sens, afin d’assurer un suivi optimal des projets communs et de renforcer la collaboration scientifique entre les deux pays. Selon lui, ces échanges permettent non seulement de renforcer les compétences académiques et professionnelles, mais également de rapprocher les peuples et les cultures à travers les initiatives étudiantes et les activités para-universitaires.

De son côté, la directrice de l’ISS, Mme Nadira Abdallah Yahya, a retracé la transformation de l’institut au cours de la dernière décennie. En 2014, l’ISS accueillait entre 100 et 150 étudiants seulement, alors qu’aujourd’hui plus de 560 étudiants bénéficient de formations spécialisées dans diverses disciplines médicales et paramédicales. Cette augmentation spectaculaire témoigne de la confiance de la jeunesse djiboutienne dans l’institution et de l’engagement des enseignants à fournir une formation de qualité. Elle a également souligné l’évolution de l’offre de formation : là où l’institut ne proposait initialement que quatre filières, il en compte désormais plus de dix-huit. Cette diversification répond aux besoins croissants du système de santé national et anticipe les besoins futurs, notamment en matière de spécialisation et d’innovation médicale.

L’adoption du système Licence-Master-Doctorat en 2023 constitue un tournant majeur. Les masters Cadres de santé, IBODE et Infirmier en pratique avancée en urgentologie et gestion des catastrophes rassemblent déjà plus de 70 étudiants. Ces formations spécialisées sont conçues pour renforcer les compétences des professionnels, leur permettre de gérer des situations complexes et contribuer à l’amélioration durable de la qualité des soins dans le pays. La formation pratique, incluant six stages immersifs pour chaque étudiant, reste au cœur de la pédagogie, garantissant que les futurs professionnels soient pleinement préparés à répondre aux exigences du terrain.

Un système de santé moderne au service du pays

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Dr Nabil Mohamed Ahmed, a souligné que cette première promotion de masters représente bien plus qu’une réussite individuelle. Elle illustre un engagement collectif : celui des enseignants, des encadrants académiques, des institutions de stage, des familles et de l’État. Il a insisté sur le fait que choisir un métier paramédical est un acte de foi dans l’humain et que les diplômés auront la responsabilité de mettre leurs connaissances au service de la nation et du bien commun. Le ministre a également rendu hommage aux familles et aux formateurs pour leur soutien constant et leur engagement, qui ont été déterminants dans la réussite de cette promotion.

Le Président de la République, dans son allocution, a rappelé les progrès significatifs enregistrés dans le secteur de la santé au cours des dernières années. Il a évoqué la construction et la modernisation d’hôpitaux dans la capitale et dans les régions, l’extension des capacités d’accueil, le déploiement de services spécialisés en cardiologie, néonatologie, santé maternelle et imagerie médicale, ainsi que le renforcement des laboratoires et des centres de santé communautaires. Selon lui, ces réalisations ont permis à Djibouti de disposer d’un système de santé moderne, souverain et accessible à tous.

Le Chef de l’État a également souligné le rôle central de l’ISS dans le renforcement des capacités nationales en santé. L’institut a permis d’augmenter significativement le nombre de professionnels qualifiés, d’améliorer la qualité des soins et de renforcer la résilience nationale face aux crises sanitaires mondiales. Le Président a rappelé que ces efforts sont essentiels pour garantir la souveraineté sanitaire de Djibouti et assurer le bien-être de la population.

Dans la perspective de l’avenir, il a insisté sur la nécessité de moderniser le système de santé à travers l’adoption des nouvelles technologies, notamment le numérique, la télémédecine et l’intelligence artificielle. Ces outils offrent des perspectives immenses pour rendre les services de santé plus efficaces, accessibles et rapides. Le Président a invité l’ISS à continuer de jouer un rôle central dans la formation de professionnels capables de maîtriser ces technologies, d’innover et d’accompagner l’évolution du système de santé national.

La cérémonie s’est conclue par la remise des diplômes aux lauréats par le Président de la République, en présence des autorités gouvernementales, des familles et des enseignants. Les diplômés ont exprimé leur gratitude envers leurs formateurs et leur engagement à servir la population avec compétence, humanité et dévouement.

L’Institut supérieur des sciences de la santé forme des professionnels dans diverses disciplines : infirmiers, sages-femmes, techniciens de laboratoire, spécialistes en imagerie médicale, assistants sociaux, infirmiers anesthésistes et ambulanciers. La pédagogie repose sur une approche pratique, incluant des simulations pointues et des stages immersifs dans les structures de santé à travers tout le pays. Cette approche garantit l’excellence de la formation et prépare les étudiants à relever les défis du système de santé national.

Cette étape historique symbolise non seulement la réussite individuelle des diplômés, mais aussi la volonté de Djibouti d’assurer sa souveraineté sanitaire. Elle traduit la stratégie de notre pays visant à former des professionnels compétents, capables de répondre aux besoins locaux et de contribuer au développement d’un système de santé moderne, autonome et résilient.

Au-delà de la dimension académique, cette cérémonie illustre l’engagement du gouvernement à investir dans la jeunesse et à promouvoir l’excellence dans le domaine de la santé. Elle témoigne également de la vision du Président de la République, qui considère un système de santé solide comme un socle essentiel du développement économique et social et comme un facteur de cohésion nationale.

Le choix de former des cadres de haut niveau dans les métiers de la santé est également lié aux enjeux contemporains : gestion des crises sanitaires, maladies émergentes, urbanisation croissante et besoins en services spécialisés. Grâce à la mise en place de masters et à l’augmentation des capacités de formation, Djibouti se dote des moyens nécessaires pour anticiper les défis sanitaires et garantir une couverture efficace des soins à l’ensemble de la population.

En conclusion, cette cérémonie marque un tournant décisif dans la construction d’un système de santé performant, durable et centré sur l’humain. Les diplômés qui ont reçu leur master en sciences de la santé incarnent l’avenir de ce système et symbolisent la promesse d’une génération de professionnels engagés, compétents et animés par le désir de servir leur pays.

Mohamed Chakib