La république de Djibouti a célébré le dimanche 8 décembre 2019, au palais du peuple, la journée nationale dédiée aux enfants. Placée sous le haut patronage du premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, l’édition 2019 de cette journée coïncide avec la célébration du 30ièmeanniversaire de la convention relative aux droits des enfants. L’événement qui est organisé comme ceux des années précédentes par le ministère de la femme et de la famille en collaboration avec le MENFOP et l’UNFD, a été l’occasion pour nos bambins de faire entendre leurs voix, en solidarité avec leurs congénères les plus vulnérables du monde et mener à travers un spectacle, composé de chants, de sketches et de danses folkloriques. Un moment fort au cours duquel les enfants ont fait leur propre plaidoyer.

La cérémonie commémorative de la journée nationale de l’enfant a eu lieu dimanche matin au palais du peuple.

L’édition 2019 de cet événement coïncide avec la célébration du 30ième anniversaire de l’adoption par l’assemblée générale des nations unies de la convention relative aux droits de l’enfant. Il y a donc trente ans, les pays du monde ont reconnu pour la première fois les enfants comme des êtres humains disposant de droits intangibles et se sont engagés à respecter, protéger et promouvoir ces droits. La République de Djibouti qui a ratifié cette convention en 1990, est devenue l’un des rares pays à ratifier sans réserve tous les articles et protocoles facultatifs.

Organisée par le ministère de la femme et de la famille en collaboration avec le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle et l’Union nationale des Femmes Djiboutiennes, l’événement a réuni dans la salle de spectacle du palais du peuple, le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, plusieurs membres du parlement et du gouvernement dont la ministre du département organisateur de cet événement, Moumina Houmed Hassan, son collègue du MENFOP, Moustapha Mohamed Mahamoud, la vice-présidente de l’UNFD, Hasna Houmed Bilil, le président de la CNDH, Saleban Omar Oudin, la représentante adjointe de l’UNICEF, Alexandra Ilmer, et des responsables d’autres organisations onusiennes comme le FNUAP, le PNUD…etc.

Une pléthore d’enseignants, de hauts fonctionnaires du MENFOP et des différents ministères sectoriels, des centaines de bambins issus de différents établissements, primaires et moyens de la capitale ainsi que des personnalités féminines locales ont également assisté à cet événement.

Prestations artistiques faites par les enfants. Après la lecture d’un verset du Saint Coran, la cérémonie a pu débuter par l’interprétation mimique de l’hymne national par les élèves du collège des malentendants. Le sketch intitulé ‘‘Où en sont les droits de l’enfant’’ de la troupe «Isku-Filan», et les chorégraphies de danses folkloriques des enfants de la pouponnière ‘‘Daryeel’’ et centre de protection des enfants (CPE) ont enthousiasmé le public. Par la suite, les filles des artistes djiboutiens, Hella Abayazid Ali Dahabli, Nahrin Nahari et un autre jeune talent de moins de 15 ans, se sont relayés sur la scène et ont interprété des chansons en langues locales conçues spécialement pour cette occasion.

Après les animations, place aux discours…

La représentante-adjointe du bureau local de l’UNICEF s’est exprimée la première. Alexandra Ilmer a souligné que la convention des droits de l’enfant a insufflé aux gouvernements la volonté d’inclure ses principes au sein des lois et des politiques des pays et de renforcer les engagements et les investissements.

En ce qui concerne notre pays, la responsable onusienne a indiqué que des avancées notables ont été enregistrées en matière de promotion des droits de l’enfant, aussi bien dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la protection ou de la participation.

«Pour la santé à titre d’exemple, le taux de mortalité infantile est passé de 67 pour mille naissances vivantes en 2006 à 58 pour mille naissances vivantes en 2012, pour l’éducation le taux de scolarisation au primaire a atteint les 96% en 2017 (TBS Primaire), la pratique des MGF est en baisse continue, l’adoption d’un code de protection de l’enfance, aligné sur la convention a permis de créer un environnement propice à la protection de l’enfant (…)Je pense aujourd’hui également aux enfants réfugiés et migrants qui ont trouvé refuge, avec leurs familles et parfois seul, sur le territoire de Djibouti. Aujourd’hui nous devons préserver ces acquis si importants et poursuivre ensemble les efforts en faveur des enfants les plus vulnérables» a-t-elle ajouté.

Cependant, malgré ces avancées, Alexandra Ilmer a indiqué que des défis persistent pour une mise en œuvre complète de tous les articles de la convention aussi bien à Djibouti que dans les autres pays du monde. «L’enquête nutritionnelle menée récemment montre, par exemple, qu’un nombre significatif des enfants ne jouissent pas de leur droit à la bonne nutrition. Un bon nombre d’enfants sur le territoire Djiboutienne ne fréquentent pas à l’école, d’autres enfants ne sont pas enregistrés à la naissance», a-t-elle dit à l’assistance.

Pour sa part, la ministre de la femme et de la famille, qui l’a suivi, a souligné que le développement et de la protection de l’enfant et de la petite enfance est une question centrale dans l’élaboration des politiques et des stratégies de développement national. 

«Djibouti n’a pas manqué à ses engagements. Elle a ratifié les textes internationaux pour protéger les enfants. Elle a renforcé les textes internationaux par des lois pour la protection et le développement de l’enfant», a-t-elle déclaré avec insistance. A l’entendre, plusieurs départements ministériels sont mobilisés pour concrétiser les activités concernant la protection et le développement de l’enfant.

«En République de Djibouti nous avons des jeunes engagés, responsables et sérieux, qui aiment leur pays. Nous avons des artistes, nous avons des intellectuels, nous avons des jeunes politiciens, (…) cet engagement qui se reflètent dans la jeunesse djiboutienne, elle revient d’abord du Tout Puissant qui a fait de nous un peuple uni et solidaire. Elle revient également du président de la République qui dès son investiture a mis au cœur de son agenda politique l’intérêt de l’enfant et de la femme, sans oublier la première dame qui milite sans cesse pour que la femme djiboutienne et l’enfant djiboutien puissent vivre en harmonie dans un pays en paix», a-t-elle martelé avec insistance sous les applaudissements nourris de l’assistance en majorité jeune.

Sur sa lancée, Moumina Houmed Hassan a rendu un vibrant hommage à Haybado Ismaïl Omar pour son dévouement total en faveur de l’amélioration des conditions de vie des enfants de pouponnières ‘‘Daryeel’’ du centre de la protection de l’enfance.

Quant au Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, il s’est félicité du talent de comédien des enfants qui se sont produits sur scène avant de retracer les réalisations de son gouvernement dans les domaines de la protection et du développement de l’enfant djiboutien.

A l’issue de la cérémonie de cette journée, le chef de la primature Abdoulkader Kamil Mohamed, la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan, son collègue de l’éducation nationale, Moustapha Mohamed Mahamoud, la vice-présidente de l’UNFD, Hasna Houmed Bilil et la représentante adjointe de l’UNICEF, Alexandra Ilmer ont distribué des bicyclettes et des tablettes, aux enfants de la CPE et ceux qui ont participé à la réalisation du programme de cette journée.  

RACHID BAYLEH