
Depuis trois jours, Tadjourah vibre au rythme des épreuves du baccalauréat. À l’aube, lorsque le vent du Ghoubbet effleure encore les toits et que la ville somnole, les rues s’animent doucement. Des silhouettes juvéniles, portées par le silence et l’angoisse, se dirigent vers les centres d’examen. Cartables au dos, dossiers à la main, cœur battant d’espérance.
Mais derrière cette scène d’apparente simplicité, une organisation discrète, presque invisible, soutient chaque pas. Un réseau humain tissé dans l’ombre pour que rien ne vienne troubler ces journées décisives.

Tout a commencé le 1er juin, dans la salle sobre de la Préfecture. Le Préfet, M. Mohamed Houmed Abass, a réuni autour de lui les forces vives de la région : services de sécurité, éducation, santé, énergie, ainsi que les responsables des établissements de Tadjourah, Randa et Adaillou. L’objectif était clair : garantir à chaque candidat un cadre équitable, digne et serein.
Ils sont 806 cette année à affronter les épreuves, dont 333 en classe de première et 473 en terminale, répartis entre les séries générale, technique et arabe. Certains sont venus de loin, quittant leur village plusieurs jours avant le début des épreuves. Pour eux, un hébergement a été organisé à l’école Tadjourah 3, toute proche du centre d’examen. Là, ils trouvent un toit, des repas chauds, et surtout un encadrement bienveillant. Les enseignants mobilisés, eux, sont accueillis à l’École Bilingue et Technologique, transformée en centre d’hébergement fonctionnel et confortable. Chaque détail a été pensé : matelas, ventilation, logistique. La sécurité est assurée conjointement par la Police nationale et la Gendarmerie, chacun couvrant un site. Un médecin et son équipe sont présents dans chaque centre, prêts à intervenir, badges bien visibles, rassurants. Et même l’ombre d’un délestage a été écartée : l’EDD a garanti une fourniture continue d’électricité. Depuis le premier jour, les épreuves se déroulent dans le calme. Ponctualité, sérieux, discipline.
On sent que chacun, à son poste, tient son rôle avec gravité. Car ici, le baccalauréat n’est pas qu’un simple examen. C’est une promesse d’avenir, un pacte silencieux entre une génération montante et une communauté tout entière.
À Tadjourah, on veille. Sur les candidats. Sur l’espoir. Rappelons que les épreuves du bac 2025 se déroulent sur l’ensemble du territoire national et prennent fin aujourd’hui dimanche.
Ali Salfa