L’irruption brutale de ce virus Covid-19 dans notre vie quotidienne entame actuellement son 3e mois. Il a bouleversé nos modes de vie et a changé en profondeur les rapports que nous entretenions entre-nous.

Les Djiboutiens, dans leur écrasante majorité, sont issus de peuples nomades épris de liberté et d’une certaine désinvolture. C’est pourquoi, il est difficile pour un Djiboutien lambda d’intégrer les notions de prévention et d’anticipation de risque face à cet ennemi invisible.

ALLÔ-DOCTEUR

Et comme cela ne suffisait pas, on lit ou on entend dans des contrées éloignées la survenue d’une maladie “bizarre” à consonance asiatique qui vient se greffer sur la pandémie de Covid-19. Je veux parler de la maladie de Kawasaki.

La maladie de Kawasaki est une vascularite aiguë multi-systémique. Elle a été décrite pour la première fois en 1967 par un pédiatre japonais nommé Tomisaku Kawasaki.

Elle est présente actuellement dans le monde entier, mais demeure fréquente dans les populations asiatiques et en particulier au Japon. Elle touche surtout les enfants de moins de 5 ans avec un tropisme à l’âge de 12 mois.

La maladie touche essentiellement les artères de notre organisme et surtout les artères coronaires. Dans un premier temps, on assiste à un emballement sans raison (absence d’élément déclencheur) du système immunitaire qui commence à produire en excès des cellules de défense non spécifique (macrophages, monocytes) et spécifique (lymphocytes T et B, les interleukines etc.). Cette “excitation immunitaire” associée à une inflammation endommage les vaisseaux et entraine des lésions et des nécroses. L’amplification du phénomène inflammatoire et la fragilisation des artères engendrent enfin des anévrysmes.

Le diagnostic de la maladie est  avant tout clinique et à bilan étiologique négatif. Il repose sur un certain nombre d’éléments à mettre rapidement en relation afin d’empêcher un retard de traitement et la survenue d’atteintes cardiaques.

Le début de la maladie est marqué par une fièvre très élevée, inexpliquée et résistante aux traitements antipyrétiques. Puis apparaissent d’autres symptômes.

Le diagnostic de la maladie de Kawazaki est posé que si l’enfant présente la fièvre et 4 symptômes majeurs. Il s’agit d’une conjonctivite, d’une atteinte des muqueuses (pharyngite, langue rouge), atteinte des extrémités (les mains et les pieds sont rouges et œdémateux), une éruption cutanée rouge du tronc et des ganglions cervicaux.

Il existe des signes mineurs comme des troubles digestifs, des troubles neurologiques (trouble du comportement, encéphalite, méningite), des douleurs articulaires.

Le diagnostic est purement clinique. Par contre, l’échographie cardiaque est très utile pour dépister les anévrysmes coronaires ou les autres maladies cardio-vasculaires.

Les complications de la maladie peuvent entrainer le décès de l’enfant. Il s’agit essentiellement d’une maladie cardio-vasculaires (anévrysme des coronaires, myocardite, péricardite, infarctus du myocarde, etc.).

Le traitement de la maladie de Kawazaki nécessite une hospitalisation urgente et une surveillance échographique. Le seul traitement consensuel est l’administration d’immunoglobulines polyvalentes en intraveineuse avec pour objectif de stopper le processus inflammatoire et de prévenir les atteintes cardiaques.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (Aspirine) ou stéroïdiens (corticoïde) peuvent être utilisés. Mais, l’association avec le Covid-19 annihile cette voie thérapeutique.