La salle de réunion de l’hôtel de la Palmeraie d’Ali-Sabieh a abrité durant trois jours, du 4 au 6 novembre derniers, la 10ème Réunion du Groupe Technique de Travail (GTT) sur la mise en œuvre des directives régionales pour l’harmonisation  des données migratoires et des déplacements.

Cet atelier est organisé par la cellule d’étude migratoire (INSTAD), qui assure le Secrétariat du GTT placé sous l’autorité du Bureau de Coordination Nationale pour les Migrations (BCNM), cet atelier de trois jours va porter essentiellement sur la mise en œuvre des directives régionales pour harmoniser les sources et les pratiques de collecte, de traitement et d’analyse des données migratoires et des déplacements forcés dans la sous-région.Des pratiques unifiées pour une meilleure gestion des migrations

La cérémonie de lancement de celle-ci a vu la présence  de la préfète-Adjointe, Saïda Waberi Assoweh, un représentant du Bureau National de Coordination des Migrations (BCNM), d’un représentant de l’Institut National de la Statistique de Djibouti, des membres  des agences des Nations Unies, dont l’OIM, le HCR ou encore la GIZdes représentants et Experts des Ministères et Secteurs de tutelle de la République de Djibouti. Sans oublier la participation des hauts gradés des forces de sécurité comme la gendarmerie, la police nationale et le garde-côte qui représente le point focal de leur institution respective. L’objectif commun poursuivi à travers cette réunion est d’améliorer la disponibilité et la qualité des statistiques sur les migrations et les déplacements à Djibouti et dans toute la région .

Au fond, il s’agit de mieux  comprendre les mouvements et les déplacements des populations et de leurs profondes répercussions sur notre société, notre économie et notre développement global.

Dans ce contexte, des données précises, fiables et actualisées constituent la pierre angulaire de l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes. Ce processus nous permet de contribuer efficacement aux aspirations du pays, de la région, du continent africain et de la communauté internationale vers une société résiliente, pacifique et prospère .Cet atelier est à la fois opportun et essentiel. Il s’inscrit dans la continuité des objectifs fixés par les cadres mondiaux tels que le Pacte mondial pour les migrations (PMM), le Pacte mondial sur les réfugiés (PMR) et les Objectifs de développement durable (ODD), en particulier la cible 10.7 des ODD, qui appelle à une migration sûre, ordonnée et bien gérée.

Le Cadre régional de politique migratoire propose une approche globale de la gouvernance des migrations. Il s’agit d’harmoniser la collecte et l’analyse des données sur les migrations et les déplacements. Nos efforts dans ce domaine sont soutenus par des partenariats précieux avec la Division des statistiques de la Commission de l’Union africaine (STATAFRIC), l’OIM, StatisticsSweden et la GIZ.

Pour sa part, la préfète-Adjointe, Saïda Waberi elle  a souhaité  la bienvenue à Ali-Sabieh pour inaugurer ce 10ème Atelier du Groupe Technique de Travail pour l’harmonisation des données migratoires et des déplacements.  « Permettez-moi d’exprimer ma gratitude pour votre présence et engagement constant dans ce domaine crucial. Comme dans notre région, d’autres pays du monde  font face à des mouvements migratoires et des déplacements de populations qui évoluent sans cesse et soulèvent des défis complexes. », a-t-elle déclaré

« Ces flux migratoires sont souvent le reflet des changements socio-économiques, des crises humanitaires, des conflits et des bouleversements environnementaux.

Pour pouvoir répondre à ces défis de manière appropriée et avec la réactivité nécessaire, il est essentiel de disposer de données fiables, comparables et harmonisées.

La mise en place du Groupe Technique de Travail (GTT) sur l’Harmonisation des Données Migratoires et des Déplacements constitue une initiative cruciale qui vise à renforcer les capacités des différents acteurs impliqués, d’améliorer la coordination et la cohérence  des données, et de promouvoir une compréhension partagée de la réalité migratoire au niveau national, régional et international.  C’est un travail colossal, et votre engagement pour la poursuite de cet objectif commun est admirable. », a-t-elle souligné  Les travaux de cet atelier se sont poursuivis durant trois jours où les participants ont débattu en faisant des échanges fructueux pour la mise en œuvre d’un mécanisme de collecte de données appelée boite à outil.

Des sessions de travail ont permis d’aborder les expériences nationales en matière de gestion de données, avec des présentations de quelques institutions nationales (notamment la CNSS, l’UNFD, le MASS et l’ANEFIP) sur leurs meilleures pratiques et les défis rencontrés.

A cette occasion, la Coordinatrice Nationale de la Cellule d’écoute de l’UNFD, a fait une présentation détaillée sur le Système d’Information sur les Violences Basées sur le Genre (GBVIMS), système centralisé et harmonisé unique en son genre dans toute la région et mis en place par l’UNFD avec la collaboration de 5 autres institutions nationales (comme la Gendarmerie Nationale, le Ministère de la Femme et de la Famille, le Ministère de la Santé ou encore le Ministère de la Justice). Cette table ronde a permis aux participants de débattre des questions de gouvernance des données et de respect des normes internationales, tout en évaluant si les pratiques nationales respectent les principes de base de l’harmonisation des données.

La dernière journée de l’atelier a été consacrée à l’examen d’une proposition de plan d’action pour la mise en œuvre des directives régionales dans le contexte de Djibouti avec les objectifs clairs et des résultats concrets et tangibles.

À l’issue de cet atelier plusieurs recommandations ont été formulées afin de garantir une mise en œuvre efficace des directives régionales et de renforcer la coopération dans la gestion des données migratoires et des déplacements dans la région. Il s’agit de renforcer l’harmonisation des normes et des méthodologies de collecte des données, renforcer les capacités nationales et régionales et  promouvoir l’utilisation de la technologie et des outils innovants qui permettront l’amélioration de la coordination et le partage d’informations. La mise en place des mécanismes de suivi et d’évaluation pour la promotion d’une approche centrée sur les droits humains et la protection de donnée en sensibilisant et impliquant les parties prenantes locales. Il a été dit aussi d’assurer un financement durable et d’adapter les directives aux évolutions des dynamiques.

Créer une plateforme sécurisée et fiable et mettre en place un SOP pour le partage de données migratoires logé au sein de INSTAD.

Visite d’étude et de partage d’expérience du GTT en Ethiopie pour la mise en œuvre des directives régionales en matière d’harmonisation des sources et des méthodes de collecte des données standardisées.

Recruter un consultant pour mettre en place un SOP sur le partage des données en complément du protocole de partage des données élaboré par le groupe technique.

Atelier de validation de ces deux documents (SOP et Protocole de partage des données) par le comité de pilotage de la migration.

Atelier de dissémination   de ces deux documents (SOP et Protocole de partage des données) au profit du GTT.

Maintenir nominativement les membres du GTT présents au 10ème atelier en tant que points focaux pour leurs institutions respectives.

Mener des études opérationnelles sur les thématiques liées à la migration.

Créer un site web, dédié à la migration, pour le bureau de la coordination de la migration.

Les recommandations issues de cet atelier récent portant sur la gestion des données migratoires dans la région sont disponibles. Ces recommandations ont pour objectif d’assurer une gestion efficace et coordonnée des données migratoires, en prenant en considération les défis complexes auxquels sont confrontés les pays de la région.

En mettant en œuvre ces recommandations, les pays de la région  auront l’opportunité d’améliorer leurs politiques migratoires, de renforcer la coopération régionale et de promouvoir une approche plus humanitaire et basée sur des données probantes pour relever les défis migratoires actuels.

À la clôture de l’atelier, les participants ont exprimé leur satisfaction et ont souligné l’importance de poursuivre ces efforts pour établir une base solide de coopération en matière de gestion des données migratoires.

Les représentants du GTT ont également affirmé leur volonté de renforcer les capacités techniques des institutions nationales pour améliorer la qualité et la précision des données recueillies.

Ali Ladieh