Ces dix dernières années, j’ai pu me rendre, dans le cadre de mes déplacements professionnels, dans quelque 20 pays africains. Autant dire un peu moins de la moitié des pays de notre continent. De Nairobi à Bujumbura en passant par Kigali, Harare, Accra, Abidjan, Rabat, Alger, Conakry et dernièrement à Dakar, j’ai parcouru des capitales africaines qui fascinent et déçoivent à la fois.
Certains pays s’en sortent plutôt bien comme le Rwanda qui est un modèle de développement pour le continent. Pourtant ce pays revient de loin après le génocide qu’il a connu en 1994. C’est dire que le sous développement n’est pas une fatalité. Une autre Afrique est possible à force de travail et d’abnégation. Une Afrique qui croit en son potentiel humain, en ses ressources naturelles, mais aussi aux capacités de résilience de sa population.
Sans verser dans l’afro pessimisme, j’ai vu aussi des pays où l’état des routes est dégradant, les services sociaux de base quasi inexistants, la grande majorité de la population est au chômage. J’ai vu aussi des capitales, une fois la nuit tombée, sont plongées dans le noir du manque d’éclairage public. L’électrification est un grand défit que doit relever notre continent.
Partout les même besoins des populations, les mêmes aspirations mais aussi les mêmes attentes.
L’Afrique est un continent jeune : la grande majorité de sa population qui atteint le milliard d’habitants a moins de 30 ans. Il faudra canaliser toutes ses énergies. Former des femmes et des hommes capables de relever les défis de demain. Et le chemin pour le développement du continent est long et semé d’embûches.
L’Afrique est aussi cette chaleur humaine, cette spontanéité, cette hospitalité sans commune mesure. Une chose est sûre, l’avenir du monde se trouve en Afrique. Quand l’Afrique se réveillera, le monde…
Kenedid Ibrahim