Le voici donc qui arrive à grand pas l’anniversaire du jour où Djibouti écrivait l’une des pages les plus lumineuses de son histoire : 27 juin 1977.

Quarante-huit ans plus tard, que reste-t-il de cet élan fondateur ? Que pouvons-nous dire de la République que nous avons bâtie ? Surtout, où voulons-nous aller ensemble ?

La première grande réussite de l’indépendance djiboutienne est sans conteste la préservation de la paix et de l’unité nationale. Dans une région minée par les conflits, Djibouti a su maintenir sa souveraineté, son intégrité territoriale et la cohésion de son peuple. Ce n’est pas un acquis mineur, c’est une assise solide. Il est le fruit d’un travail patient et d’un dialogue constant, cultivé entre modernité et traditions.

Sur le plan des infrastructures, le pays a connu une transformation notable. Les ports modernisés, les corridors logistiques vers l’Éthiopie, les zones franches industrielles, les efforts dans le domaine numérique et énergétique…  Tout cela témoigne d’une volonté claire : celle de faire de Djibouti une plateforme régionale incontournable. Ce modèle de développement s’est appuyé sur la position géostratégique du pays certes, mais encore fallait-il assurer la stabilité politique pour attirer les investissements !

Pourtant, l’édifice reste à être mieux ancré dans une base plus inclusive. Le chômage des jeunes et les défis éducatifs appellent une nouvelle étape, qu’il convient de franchir avec la même ténacité. La souveraineté ne peut être uniquement politique, elle doit aussi devenir économique et sociale. Bien sûr, il ne s’agit pas de tout remettre en question, mais d’avancer encore, ensemble.

La jeunesse d’aujourd’hui n’a pas connu le feu de la colonisation ni les espoirs de ses aînés en 1977. Mais elle a soif d’opportunités et de reconnaissance. Notre jeunesse regorge de talents en tous genres et pas seulement en chansonnettes. Elle mérite donc qu’on lui permette de créer dans les autres arts et d’innover en technologies. Car l’indépendance ne se fête pas seulement, elle se renouvelle à chaque génération.

À l’heure des transitions mondiales – numérique, écologique, démographique – il est encourageant de voir que le pays ne se contente pas de suivre le rythme des autres, mais qu’il pense son propre modèle, renforce ses institutions et parie sur l’éducation et la recherche.

Loin d’être un souvenir figé, le 27 juin est celui d’une nation debout et indépendante, mais encore en devenir. Célébrer ce jour-là, c’est se souvenir des sacrifices d’hier, reconnaître les efforts d’aujourd’hui, et surtout tracer le chemin de demain.