Sur la piste du Stadium Linité, aux Seychelles, les jeunes athlètes djiboutiens ont écrit l’une des plus belles pages de l’histoire sportive nationale. À l’occasion de la 7e journée et 8e journée des 13e Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien (CJSOI), les djiboutiennes ont raflé quatre médailles d’or, deux d’argent et trois de bronze, confirmant la montée en puissance du pays dans les disciplines de fond et demi-fond.
Depuis le 1ᵉʳ août, les Seychelles vibrent au rythme des 13ᵉ Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan Indien (CJSOI), rendez-vous incontournable qui mêle exploits sportifs et échanges culturels entre les talents de la région. Mais le jeudi 7 août et le vendredi 8 août resteront gravés dans la mémoire de Djibouti.
Dès l’aube, au Stadium Linité de Victoria, l’atmosphère était électrique. Les drapeaux claquaient au vent marin, les chants des supporters se répondaient d’un gradin à l’autre, et chaque appel des athlètes sur la piste soulevait une vague d’encouragements. Le public seychellois, curieux et chaleureux, mêlait sa voix à celle des délégations venues des quatre coins de l’océan Indien, créant un écrin sonore digne des plus grandes compétitions internationales. La journée a démarré en fanfare avec l’épreuve du 3000 mètres filles.
Hawa Omar Galab, concentrée et sûre d’elle, a rapidement imposé son rythme. Tour après tour, elle a creusé l’écart, maîtrisant parfaitement sa course pour finir sur un finish puissant qui a laissé ses concurrentes à distance respectable. Cette victoire éclatante a offert à Djibouti sa première médaille d’or de la journée, déclenchant une explosion de joie dans le camp djiboutien et dans les tribunes où flottaient fièrement les couleurs nationales.
À peine le temps de savourer que déjà, l’épreuve du 800 mètres garçons prenait le relais. Khalid Ahmed Miguil, visage fermé et regard fixé sur la ligne d’arrivée, a couru avec intelligence : gestion précise des placements, accélérations calculées, et surtout un sprint final imparable. Il a franchi la ligne en premier, décrochant une deuxième médaille d’or pour Djibouti.
À ses côtés, son compatriote Farah Abdillahi Adoch a livré une course pleine de courage pour s’adjuger le bronze. Un podium partagé entre deux Djiboutiens, symbole d’une domination collective sur le demi-fond.
La dynamique victorieuse ne s’est pas arrêtée là. Sur le 800 mètres filles, Hibo Ismael Arreh a livré une course au coude à coude jusqu’aux derniers mètres.
Déterminée à offrir une nouvelle médaille à son pays, elle a résisté aux assauts de ses adversaires pour arracher le bronze. Une récompense méritée pour son abnégation et sa détermination.
Puis est venue l’épreuve du 3000 mètres garçons, véritable clou de la journée. Déjà auréolé de son succès sur 800 m, Kalid Ahmed Miguil est revenu sur la piste avec la même détermination. Une fois encore, il a imposé sa loi, menant la course avec assurance et signant un deuxième sacre en or dans ces Jeux. Une performance rare qui témoigne de sa régularité et de sa classe au plus haut niveau. Juste derrière lui, Souhaib Abib Ainan a offert une prestation solide pour s’emparer de l’argent. Ensemble, ils ont réalisé un nouveau doublé mémorable pour Djibouti. Et comme si cela ne suffisait pas, la 8ᵉ journée a apporté son lot de gloire : sur le 1500 mètres garçons, Farah Abdillahi Adoch et Souhaib Habib Ainan se sont illustrés en raflant respectivement l’or et l’argent, parachevant une série de performances qui feront date dans l’histoire du sport djiboutien. Ces résultats, au-delà des médailles, incarnent le fruit d’un travail de longue haleine. Ils mettent en lumière la montée en puissance de la jeunesse djiboutienne dans les disciplines de fond et demi-fond, mais aussi l’efficacité de l’encadrement technique et du soutien institutionnel.
La remise officielle des récompenses, organisée le soir même, a été un moment fort de fraternité et de fierté nationale. Les médailles ont été attribuées par des personnalités sportives de renom, dont Robleh Djama Robleh, ancien champion et figure emblématique de l’athlétisme djiboutien.
Sous les applaudissements nourris des délégations et du public, les jeunes athlètes djiboutiens ont hissé haut les couleurs du pays, le drapeau flottant au vent sur fond d’hymne national.
Créée en 1994, la CJSOI organise tous les deux ans un rassemblement des jeunes des pays membres. Depuis son adhésion en novembre 2002, Djibouti s’implique activement dans cet événement qui dépasse largement le cadre sportif.
Ces rencontres visent à favoriser les échanges culturels et le vivre-ensemble dans l’espace de l’océan Indien, encourager la prise de responsabilités chez les jeunes et sensibiliser sur des thèmes majeurs tels que l’environnement, la lutte contre la drogue et l’alcoolisme, les maladies sexuellement transmissibles ou encore la formation professionnelle
Les succès enregistrés le 7 août et le 8 août illustrent non seulement la montée en puissance de la jeunesse djiboutienne dans l’athlétisme, mais aussi le sérieux du travail effectué par leur entraîneur, l’ancien marathonien djiboutien Robleh Djama Robleh.
Ces jeunes djiboutiens sont également le fruit d’une politique sportive déterminée à former et accompagner la relève sportive nationale.
Avec ce bilan positif, la délégation djiboutienne aborde les dernières journées des Jeux de la CJSOI 2025 avec confiance et détermination. Les objectifs sont clairs : continuer à enrichir le tableau des médailles et offrir de nouvelles raisons de fierté à toute la nation.
Dans les tribunes, comme à Djibouti, le soutien est unanime : « Allez les djiboutiens ! »
Un forum sur l’économie bleue par la suite
La délégation djiboutienne a participé hier matin à un Forum des Jeunes sur l’économie bleue, organisé à Victoria, aux Seychelles, sur le thème : « L’engagement des jeunes dans l’économie bleue ». Réunissant des représentants de Djibouti, Madagascar, Maurice, les Comores, La Réunion, les Seychelles et Mayotte, cet événement a offert une plateforme d’échange sur le rôle crucial de la jeunesse dans le développement durable des ressources marines et côtières, pilier de l’économie bleue.
Ici aussi les djiboutiens se sont distingués par des interventions pertinentes et des recommandations concrètes. Ils ont mis en avant les enjeux nationaux liés à la valorisation durable des ressources marines et halieutiques, la protection de la biodiversité, le développement de l’écotourisme côtier et notamment la formation et l’insertion des jeunes dans les métiers de la mer.
La création d’un réseau régional de jeunes ambassadeurs de l’économie bleue ; la mise en place de formations spécialisées sur les métiers maritimes et le soutien à l’entrepreneuriat bleu porté par les jeunes entre autres figurent parmi les propositions de la délégation djiboutienne.
Le forum a permis de renforcer les liens entre les délégations, d’échanger des expériences inspirantes et de poser les bases de futures collaborations dans le cadre des programmes jeunesse de la CJSOI.
La participation de Djibouti à ces jeux illustre la volonté affirmée du Ministère de la Jeunesse et de la Culture de placer les jeunes au cœur des politiques de développement durable et de leur donner les moyens d’agir concrètement pour la préservation et la valorisation des ressources marines de la région.