« Le Président de la République nous encourage à démocratiser l’accès à l’information »

Madame la Présidente, la CNC vient d’adhérer au réseau  des régulateurs francophones des médias, le REFRAM. Quel est le sens de cette démarche ?

Il s’agit tout d’abord d’une démarche volontariste. Notre institution dont la création remonte seulement à 3 ans veut s’inspirer de l’expérience des autorités de régulation du réseau pour assoir  au niveau national les bonnes pratiques en termes de régulation de la communication et des médias.

Qu’en est-il justement de votre mission de régulation ? La CNC est souvent présentée comme le gendarme des médias?

C’est très réducteur et très caricatural car la Commission Nationale de Communication a une mission qui va bien au delà du simple contrôle ou supervision. Nous sommes une commission indépendante chargée de veiller à la bonne gouvernance de la communication. Dans cette optique nous conseillons également le gouvernement sur les grandes reformes en matière de communication. Nous venons d’ailleurs de participer à l’élaboration des textes sur la déontologie du journalisme, la carte de presse ou encore la distribution de temps d’antenne en période électorale. La CNC a été mise sur pied pour que nos concitoyens aient droit à une information fondée sur l’équité, l’impartialité et la pluralité. Notre institution participe ainsi à la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance.  

Depuis votre création en 2016, quelles sont les activités que vous avez menées dans le cadre de votre mission ?

Nous avons supervisé deux échéances électorales ; les élections régionales en 2016 et les élections législatives en 2018. Beaucoup d’observateurs, et même les partis politiques qui ont candidaté ont salué le travail réalisé par la CNC. Notre institution renvoie une bonne image de notre jeune démocratie car   sans l’accès à une information équitable et impartiale, notre pays ne peut prétendre à une pluralité politique pleine et entière. Je dois d’ailleurs vous avouer que le Président de la République, M. Ismaïl Omar Guelleh, nous encourage à démocratiser l’accès à l’information.   Toutefois malgré tous les  efforts et toutes les  réalisations, les défis à relever sont encore énormes car notre paysage médiatique ne connait pas encore suffisamment  de diversité et de pluralité. La fracture géographique est encore persistante entre la capitale et les régions en matière d’accès à l’information. C’est pourquoi nous œuvrons d’arrache pied pour une vraie reforme de l’information et de la communication afin que chaque citoyen puisse non seulement être informé mais surtout se forger son propre opinion à l’ère où les fausses informations inondent les réseaux sociaux.