Son  initiative c’est DERE, qui veut dire Djbouti Espace de Réflexion et d’Echange.  Une plateforme de débat.  Un lieu où chacun expose ses idées. Pour les partager avec le grand public. Un espace d’enrichissement mutuel et d’éveil des consciences sur  les grandes questions de société mais  aussi  sur l’économie,  la culture, la politique et surtout la jeunesse qui demeure le fer de lance de tout projet novateur. A un peu moins de deux ans d’existence,  DERE  a séduit les Djiboutiens comme en témoigne l’engouement porté sur ces rencontres qui drainent un large public. Rencontre  avec  celui qui a  lancé ce débat intergénérationnel. Mohamoud  Ahmed  nous parle à cœur ouvert de son projet, de ses débuts mais aussi de ses perspectives d’avenir.    

L’homme qui a initié DERE talk est un citoyen lamda comme il se qualifie d’emblée. Mohamoud Ahmed, la quarantaine, la barbe poivre et sel, le regard vif est un bouillon d’idée intergénérationnelle.  Travaillant dans le privé, une agence de publicité de la place, il est aussi le coordinateur régional d’une ONG dénommée URI-Horn of Africa  (United Religion Initiative). Une structure  qui cultive la paix et la justice en engageant les gens à combler les différences religieuses et culturelles et à travailler ensemble pour le bien de leurs communautés et du monde.« Les débats d’idées et les réflexions sont essentiels dans une société mais pour que cela prenne forme, il faut que les esprits les plus brillants  de cette société veuillent partager leurs savoirs pour le bien commun. Quelle beauté aura votre savoir s’il n’est ni apprécié, ni permis à d’autres d’en bénéficier de votre vivant  et qu’il ne sera probablement pas célébré comme bénéfique après votre mort  », déclare Mohamoud dans une de ses interventions de bienvenue à l’occasion de Dere talk.

Selon Mohamoud , DERE  c’est des débats toujours plus riches et plus vivants qui regroupent souvent des chercheurs de l’université de Djibouti,  des cadres de l’administration, des jeunes universitaires et des figures de la société civile.  Tout ce monde  échange, s’interpelle, analyse et donne son point de vue sur la thématique du jour.

DERE  et ses diverses méthodes. DERE est un nouveau concept de communication  et de dialogue pour stimuler l’esprit de confrontation des idées de la part des Djiboutiens et développer le débat contradictoire. Il se compose de plusieurs manifestations :

DERE talk, qui est une rencontre organisée trimestriellement et animée par deux conférenciers (es)   présentant chacun un thème donné.

DERE-conférence est un événement annuel qui s’étale sur deux jours, avec plusieurs sessions et intervenants (es).

DERE youth-talk est un espace dédié aux échanges d’expériences et d’expertises qui réunit les jeunes une fois par mois.

Enfin, DERE spécial-talk, qui est un espace biannuel consacré au développement socio-économique et politique régional, dont les intervenants sont essentiellement des hautes personnalités politiques ou économiques.

Plusieurs grandes personnalités sont déjà passées par DERE talk dont notamment le ministre de l’Economie et des Finances, Ilyas Moussa Dawaleh, le président de l’Autorité des ports et des zones franches, Aboubaker Omar Hadi,  le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, et d’autres personnalités de renommée internationale comme le géopolitologue français, Pascal Boniface.

De nombreux citoyens expriment déjà leur satisfaction de ces rencontres DERE comme M. Wais Abdourahman Hassan, avocat au barreau de Djibouti : «  Je suis les activités de DERE depuis un long moment et tout ce que je peux vous dire est qu’elle est une communauté avertie, optimiste, engagée mais surtout innovatrice ». Même son de cloche  de la part de Amina Said Chireh, chercheuse à l’Université de Djibouti et présidente d’IRICA, l’Institut de Recherche International de la Corne d’ Afrique : «DERE joue son rôle dans la société, celui de permettre l’instauration d’une culture de débat. Ce qui est très important parce que les gens doivent s’exprimer sur des problématiques diverses afin qu’ils ne se tournent pas vers des moyens plus violents pour exprimer leurs points de vue. C’est dans ce sens que DERE fait un travail formidable et constitue une œuvre utile dans notre société.».

DERE est une équipe soudée et solidaire qui veut amorcer un changement de comportement de la part des Djiboutiens. Elle veut instaurer la culture du débat au sein de notre société.

Pour son mot de la fin, Mohamoud nous confie : « le secret c’est la persévérance,  l’endurance, ne rien lâcher, parce que rien ne se fait sans difficulté ». La réussite de DERE dans tous les domaines, c’est tout le mal qu’on lui souhaite. Bonne route l’ami.

Kenedid Ibrahim