Il se nomme Hamza Elmi Farah. Agé de 23 ans, il étudie au  lycée de Gabode 5, il est solide et tenace. Hamza a le trait propre aux vainqueurs. Avec son regard sérieux et son tempérament posé, Hamza ne cache pas son enthousiasme pour la pratique du sport, en particulier l’athlétisme.

8ième enfant d’une famille nombreuse, il vit avec sa famille. En mars 2008, un événement imprévu interrompt le cours naturel de sa vie : en voulant faire descendre son ballon de football du toit de sa maison, il heurta avec une barre métallique le câble électrique d’un poteau. Electrocuté gravement, il y perd son bras droit. « J’aurai pu y passer et cesser de vivre mais grâce à Dieu je suis toujours là », nous a-t-il déclaré.

Par sa ténacité et son courage, Hamza ne s’est pas découragé et a continué à poursuivre ses études au lycée de Gabode 5. Un soir, alors qu’il est devant son poste de télévision, Hamza est séduit par l’allure et le style de course d’un athlète international djiboutien : il s’agit d’Ayanleh Souleiman, sorti victorieux et gagnant de  la première place pour la qualification des demies-finales hommes au 800 mètres du championnat d’athlétisme qui s’est tenu à Moscou en 2017. A cet instant, Hamza se fait son propre opinion sur la chose et retint l’idée de  pratiquer l’athlétisme et devenir un jour un athlète de haut niveau comme le grand champion Ayanleh.

En dépit des nombreux défis qui l’attendent, Hamza n’épargne ni son temps, ni son énergie afin de réaliser son rêve et de se faire un nom parmi les nombreux athlètes que compte la fédération nationale djiboutienne d’athlétisme.

Et, pourquoi pas, devenir athlète international dans l’avenir.

Début 2017, Hamza commença à s’entrainer individuellement et d’une façon régulière pour une meilleure intégration dans le milieu sportif. Avril 2017, Hamza crée la surprise en se faisant distinguer pour la première fois dans une compétition nationale d’athlétisme : une course de 3000 mètres qui s’est tenue à Arta regroupant des athlètes venus de toutes les régions du pays. Il remporta la première place. Cette victoire est le travail d’un dur labeur, a-t-il souligné ; « elle n’est pas seulement pour moi, je l’ai dédiée également aux élèves de mon lycée qui m’ont beaucoup encouragé ». Le mérite revient sans nul doute à ma famille et surtout à mon père qui m’a soutenu moralement et financièrement, a-t-il ajouté.

Tout au long de l’année de l’année 2017, Hamza participe à plusieurs courses de tonicité différentes. En 2018, Hamza prend part à la course

« Open » du 6000 mètres. Cette course, qui a son point de départ au pont de Balbala  et s’achevant à l’esplanade du palais du peuple, Hamza en est sorti 7ième, car la concurrence était très rude. Épreuve après épreuve, Hamza trouva enfin sa consécration dans un meeting d’athlétisme organisé à Djibouti et  mêlant 13 pays étrangers avec notre pays. Il ne s’est pas laissé intimider lors de cette manifestation par des athlètes plus grands en âge et en force que lui car il s’est classé 6ième à l’étonnement des spectateurs venus nombreux ce jour-là. Car le jeune Hamza était le seul athlète à besoins spéciaux dans cette compétition. Hamza peut s’enorgueillir de sa réussite, d’ailleurs les gens à besoins spéciaux sont fiers de lui.

Pour l’instant, il n’a que le seul soutien du coach de l’équipe de l’université de Djibouti l’autorisant à s’entrainer avec les athlètes. A ce propos, le jeune athlète Hamza déclare : « pour un épanouissement entier et dans ma quête de réussite, j’espère trouver un jour un sponsor qui m’appuie pour aller de l’avant afin de marquer mon nom et celui de mon pays dans les annales des athlètes victorieux du monde ».

Djibril Abdi Ali