La fête a été totale au village de réfugiés de Holl-Holl à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés célébrée en grande pompe. Sous la houlette du ministère de l’Intérieur, l’ONARS et le HCR ont mis les petits plats dans les grands pour redonner espérance et force à des milliers de réfugiés vivant à Djibouti.

Chaque année à pareille époque, les réfugiés se retrouvent au centre de toutes les attentions. Les autorités publiques et les organisations internationales, mais aussi la société civile et l’ensemble de la communauté internationale célèbrent et défendent la cause  de ces populations qui ont tout perdu pour diverses raisons.

Cette année, c’est au village de réfugiés de Holl-Holl que rendez- vous avait été pris. Le thème de l’année 2019 est celui décrété par l’Union Africaine  «Réfugiés, rapatriés et personnes déplacées : Vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique».

Sous la houlette du ministère de l’Intérieur, l’ONARS a mis les petits plats dans les grands avec le soutien du bureau du HCR à Djibouti.  De nombreuses personnalités civiles et militaires, des officiels des Nations Unies et des organisations internationales, mais aussi et surtout les réfugiés des  trois villages de réfugiés de Holl-Holl, Ali-Addeh et Markazi ont partagé des moments de ferveur avec la population locale.

Sous les regard admiratifs du secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Sirag Abdoulkader Omar, et du préfet de la région d’Ali Sabieh, Mohamed Wabéri Assoweh, le secrétaire exécutif de l’ONARS, Houssein Hassan Darar, mais aussi, le Représentant du HCR à Djibouti, Abdoulaye Barry, le commandant du bataillon interarmes d’Ali Sabieh (BIASS), le colonel Abdoulwasseh Abdoulaziz, l’ensemble des officiels de l’ONU et les réfugiés ont offert une fête riche en couleurs et très animée avec des spectacles et des chants et danses folkloriques.

Puis, ils se sont exprimés par les voix de leurs représentants. Le message essentiel était axé sur les remerciements au chef de l’Etat, M. Ismail Omar Guelleh et à son gouvernement qui ont permis aux réfugiés de bénéficier des services sociaux de base comme l’école ou la santé. L’intégration des réfugiés dans le tissu social, la cohésion et la fraternité avec les djiboutiens et surtout l’attention et la compassion de tous les jours ont tellement ému les réfugiés qui se sont confondus en reconnaissance et en remerciements.

Un message qui a porté et qui a frappé les esprits. A en juger les propos des officiels, qui se sont longuement exprimés. A commencer par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur qui a salué, au nom de son ministre, la « force, le courage et la résilience de millions des réfugiés de par le monde ». C’est à juste titre qu’il  a souligné le courage et la magnanimité des Djiboutiens dont le président a engagé le pays dans les résolutions du Cadre global d’action en faveur des réfugiés lors du sommet de New York en septembre 2016. Des engagements comme l’adoption d’une nouvelle loi nationale sur les réfugiés donnant accès à l’éducation, à l’aide juridique et au système de justice des réfugiés, mais aussi l’accès au système de santé national.

M. Sirag Abdoulkader Omar a enfin rappelé que dans le cadre du pacte mondial sur les réfugiés, le premier forum mondial se tiendra à Genève en décembre prochain avec l’annonce attendue de nouveaux engagements et contributions concrètes aux objectifs du pacte. Il a annoncé que des consultations seront menées au niveau national avec les organisations de la société civile pour mettre au point une série d’engagements et d’actions qui permettront d’améliorer davantage les conditions d’accueil des réfugiés dans notre pays. 

Au nom de la coordinatrice du système des Nations Unies à Djibouti,  Barbara Manzi, le représentant de la FAO, Pissang Tchangai, a fustigé les « attaques insensées commises contre des individus innocents qui ne cherchent rien d’autre qu’une vie paisible pour eux et leurs proches à travers le monde ». Il a dénoncé les «actes de xénophobie à l’égard des réfugiés et le durcissement des politiques à l’égard de ceux qui ont le plus besoin d’aide».

L’occasion pour lui de mettre en exergue les « nombreux gestes de générosité humaine, dont font preuve le gouvernement et le peuple djiboutien, malgré les ressources limitées. « Des valeurs qui se manifestent chaque jour dans les zones d’accueil des réfugiés à Ali-Addeh, Holl-Holl et Markazi », a-t-il encore martelé avec insistance. Pour sa part, le représentant du HCR, Abdoulaye Barry, a réaffirmé la solidarité et les engagements du gouvernement et du HCR en faveur des enfants, des femmes et des hommes réfugiés. Il s’est ému du nombre de personnes déplacées de force qui atteint les 71 millions d’individus. M. Barry a salué les progrès significatifs de la République de Djibouti quant au respect des engagements pris par le chef de l’Etat en septembre 2016 à New York. Il a ainsi évoqué l’accès au marché du travail et l’ouverture de compte en banque et au crédit, mais aussi la carte de réfugié qui fait office de carte de résidence et de permis de travail.

Le rappel lui a ensuite valu de saluer les conventions et les accords de partenariats signés avec de nombreux ministères publics djiboutiens pour mettre en œuvre les engagements du chef de l’Etat.

Le patron du bureau HCR à Djibouti a conclu en réaffirmant la reconnaissance des Nations Unies à la République de Djibouti et à son peuple et son gouvernement qui font preuve d’hospitalité, de solidarité et de bienveillance envers les réfugiés. La fête s’est achevée par la remise de certificats et de kits de démarrage à une centaine de jeunes réfugiés qui ont suivi des formations professionnelles en électricité, mécanique, construction et production de miel ainsi que de conduite automobile et entrepreneuriat. Par ailleurs, des trophées ont été remis aux jeunes réfugiés et locaux de Holl-Holl qui ont joué un match amical. Les officiels ont également fait un tour des stands d’exposition proposés par les femmes réfugiés qui ont fait montre de leur savoir-faire en matière d’artisanat et d’autres produits du terroir.

Enfin, le moment culminant de la fête fut la coupe du gâteau par les officiels avec les représentants des réfugiés.

MAS