L’office national d’assistance aux refugiés et sinistrés (ONARS), sous tutelle du ministère de l’intérieur, a organisé hier dans la salle de conférence du Sheraton  une journée de consultation nationale en vue du prochain forum mondial sur les refugiés prévu à Genève du 17 au 18 décembre 2019. Cette journée avait pour thème : « Partageons la charge et les responsabilités en faveur des refugiés et des communautés d’accueil ». Cette importante rencontre a rassemblé notamment quatre membres du gouvernement, en l’occurrence le ministre de l’intérieur, Moumin Ahmed Cheikh, le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahmoud, le ministre de la santé, Mohamed Warsama Dirieh, et la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mouna Osman Aden. On note également la présence du secrétaire exécutif de l’ONARS, Houssein Hassan Darar, d’un représentant de l’union européenne, du représentant du HCR à Djibouti, Abdoulaye Barry, de l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique à Djibouti, Larry Edward André, et de la coordinatrice résidente des Nations Unis à Djibouti, Barbara Manzi.

Il ya trois ans, à New York, le Président Ismaïl Omar Guelleh s’était engagé à favoriser l’intégration des refugiés pour l’accès aux services essentiels à Djibouti. Ces engagements ont davantage renforcé la réputation de la république de Djibouti en qualité d’amie de ceux qui cherchent refuge.

Le peuple djiboutien et son gouvernement ont une réputation déjà bien établie d’hospitalité envers les voisins en détresse depuis le début de l’indépendance du pays.

L’adoption du cadre général d’intervention pour les réfugiés et du pacte mondial pour les réfugiés continuera d’apporter des solutions durables pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Ce cadre reconnaît la nécessité d’un partage plus équitable du  fardeau entre les partenaires internationaux. C’est la raison pour laquelle ils sont mieux placés pour répondre de manière durable à la situation des refugiés, ce qui bénéficie à la fois aux refugiés et aux communautés qui les accueillent.

Dans son allocution, l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique à Djibouti, Larry Edward André, a précisé que « l’engagement en faveur de la population la plus vulnérable du monde demeure une grande priorité pour le gouvernement des Etats-Unis. Elle occupe une place importante dans nos stratégies nationales. A Djibouti, les Etats-Unis fournissent chaque  année plus de cinq millions de dollars au haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés(HCR). Nous soutenons également d’autres institutions œuvrant dans le même domaine. Nous tenons à saluer le travail accompli par le gouvernement de Djibouti, en  collaboration avec  le HCR et d’autres partenaires, pour atteindre ces objectifs ambitieux ».

« Depuis le début des années 90, le gouvernement et le peuple djiboutien ont unanimement ouvert leurs cœurs aux réfugiés. Ni les risques, ni les charges supplémentaires, encore moins la désinformation de tous genres à l’intérieur et à l’extérieur du pays, n’ont eu raison de leur détermination durant toutes ces années », a-t-il poursuivi.

La coordinatrice des Nations Unis à Djibouti, Barbara Manzi, a quant à elle souligné qu’ « il est important pour le monde d’appliquer la loi concernant les refugiés, il y a 37 millions des personnes qui se déplacent chaque jour, il est important de prendre soin de ces personnes, que ce soit du coté de la santé, de l’éducation ou autres. Ce n’est plus l’affaire seulement du HCR de prendre en charge les refugiés mais plutôt l’affaire de tous, on doit faire les choses main dans la main ».

De son côté, le représentant du HCR à Djibouti, Abdoulaye Barry, a expliqué que « le HCR voudrait exprimer sa reconnaissance toute particulière au gouvernement américain, à travers son ambassade en république de Djibouti, pour son intérêt manifeste et son appui remarquable au programme d’inclusions des réfugiés dans les services sociaux de base. Par ailleurs, le HCR voudrait également saisir cette opportunité pour renouveler toute sa gratitude à la Banque Mondiale pour son soutien dans le cadre des programmes IDA17 et IDA18 et également l’Union Européenne, le Japon, la Chine et les autres bailleurs pour le rôle déterminant dans l’inclusion des réfugiés dans des programmes nationaux. Permettez-moi de dire que le HCR se félicite des avancées significatives enregistrées par la république de Djibouti en tant que pays pilote (parmi les cinq retenus en Afrique) dans la mise en œuvre du Cadre d’Action Global pour les Réfugiés.

A ce jour, Djibouti abrite plus de 30.000 réfugiés et demandeurs d’asile, qui vivent en harmonie avec les communautés hôtes ».

NEIMA EGUEH

La parole à Moumin Ahmed Cheikh, ministre de l’intérieur

« La capacité du gouvernement  à honorer pleinement ses engagements dépend également du partage équitable des responsabilités de la communauté internationale »

« Les leaders du monde, à travers la déclaration de New York pour les réfugiés et migrants, ont tenté d’apporter une réponse au phénomène croissant de déplacement de population. Cette déclaration adoptée par 193 Etats contient des engagements forts pour des droits fondamentaux des réfugiés et le partage des charges et des responsabilités. La république de Djibouti, fidèle a sa tradition de terre d’accueil, s’est engagée à embrasser  les bonnes pratiques en matière de protection et de respect des droits fondamentaux (protection juridique, accès au système éducatif public, accès aux soins de santé).

Un an après l’adoption du pacte mondial sur les réfugiés, le premier forum mondial se déroulera les 17 et 18 décembre 2019 à Genèvre. De ce forum sont attendues de nouvelles mesures pour alléger la pression qui pèse sur les pays d’accueil, en fournissant un soutien plus important aux pays et aux communautés qui accueillent des réfugiés et en offrant aux réfugiés les moyens d’accéder à plus d’autonomie et de solutions durables.

Cependant, l’objectif de cette consultation multipartite au niveau national s’inscrit dans la droite ligne de ce forum mondial qui consiste à mener à travers les différents groupes sectoriels une série d’engagements et d’actions permettant d’améliorer davantage les conditions de vie des refugiés et des communautés d’accueils.

Nous sommes réunis ce matin pour discuter des bonnes pratiques qui guideront les prochains engagements du gouvernement de Djibouti au cours du Forum Mondial sur les réfugiés en décembre prochain, pour étudier notre capacité de mobilisation de ressources adéquates pour garantir des conditions de vie décentes aux refugiés et pour poser les jalons d’un retour des refugiés de manière durable et dans la dignité dans leurs pays d’origine, Il appartient a chaque secteur de mettre en exergue les progrès réalisés en faveur de l’intégration des refugiés dans leurs domaines d’interventions et surtout  d’identifier les défis majeurs afin de mobiliser des nouveaux donateurs. Il est clair que la capacité du gouvernement à honorer pleinement ses engagements dépend également du partage équitable des responsabilités de la communauté internationale en termes de financement concessionnel et en particulier dans les infrastructures hydrauliques et routières.

J’aimerai ouvrir une parenthèse et dire : si le poids du réfugié ou migrant est connu lorsque celui-ci reste dans les camps de Holl-Holl, Ali-Addé ou Markazī, en termes de nutrition, de santé, le poids de la population flottante est méconnu ou occulté sur tous les plans (environnemental, sanitaire, etc.) ».