C’est au bord d’un hélicoptère des forces armées djiboutiennes(FAD) qu’une forte délégation conduite par le ministre de l’Intérieur et coordinateur national de la politique migratoire, Moumin Ahmed Cheikh, s’est déplacée hier à Khor Angar pour l’inauguration  de la 2ème phase du  centre d’accueil des migrants de cette localité située à quelques kilomètres du Yémen.

Située sur la route de la migration  vers les pays de la péninsule arabique, Khor Angar voit passer des centaines de migrants en détresse. C’est dans ce contexte, que le gouvernement du Japon a offert aux garde-côtes djiboutiens un centre d’accueil flambant neuf.

Le ministre de l’Intérieur Moumin Ahmed Cheikh, la ministre de la Femme et de la Famille, Moumina Houmed Hassan, le secrétaire d’Etat chargé  de la Décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis , l’ambassadeur du Japon à Djibouti, Yonetani Koji , la chargée de mission de l’organisation internationale pour les migrations(OIM), Lalini Veerassamy, le colonel des garde-côtes djiboutiens, le colonel Waiss Omar Bogoreh, le commandant de la marine nationale, le lieutenant-colonel Ahmed Daher  Djama,  le préfet de la région d’Obock Hassan Dabaleh, le président du conseil régional, les okals, ont pris part à cette cérémonie .

Khor Angar, un lieu de passage sur la route de l’exil. Chaque année, de milliers de migrants perdent la vie en mer.  Notre pays, bordé par plusieurs voisins en proie aux conflits, est une destination de transit pour les candidats à l’émigration fuyant la détresse et les guerres fratricides.

Le corps des gardes-côtes djiboutiens, jeune institution, déploie chaque jour ses hommes pour sécuriser nos eaux territoriales et ainsi sauver des milliers de vies humaines. Cette donation du peuple japonais  s’inscrit dans le cadre du financement d’un projet d’assistance aux migrants, mis en œuvre par l’OIM sous les cieux djiboutiens.

D’une valeur de  265 000 dollars, ce projet a permis l’aménagement d’un hangar, d’un bureau administratif, d’une clinique, des toilettes et des fontaines d’eau.

Dans la série des discours officiels, la chargée de mission de l’OIM a tenu à féliciter les gardes-côtes, pour leur travail inlassable visant à aider les migrants en situation de détresse.

« Ce poste est un poste très stratégique pour le travail sur la question de la gestion des migrants dans la région d’Obock. Car c’est le point le plus proche du pays frontalier qu’est le Yémen, et nous avons eu depuis quelques années beaucoup d’arrivées spontanées de personnes vulnérables. Et il a été jugé important, surtout pour la région d’Obock de renforcer cette gestion de la migration pour sauver des vie », a déclaré Mme Lalini Veerassamy.

S’exprimant en langue locale, le secrétaire d’Etat chargé de la Décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis,  a mis l’accent sur les nombreux dangers de la traversée de la mer.

Pour sa part, la ministre de la femme et de la Famille, Moumina Houmed Hassan, a rappelé la tradition séculaire accueil de notre pays.

Enfin, le ministre de l’intérieur Moumin Ahmed Cheik, qui a clôturé  la série des discours officiels, a qualifié cette nouvelle infrastructure d’ « eldorado ». « Pour les personnes vulnérables qui ont effectué plus de 250 km et qui traversent ce désert, ce lieu constitue un véritable eldorado. C’est pourquoi je voudrais remercier le peuple japonais et leur transmettre nos remerciements  pour leurs efforts tournés vers l’amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables en général et des migrants en particulier »,  a-t-il martelé avec insistance au micro de la presse locale.

La cérémonie d’inauguration du poste de Khor Angar s’est clôturée par la visite de nouveaux locaux offerts au corps des garde-côtes.

N.Kadassiya

Ils ont dit…

Yonetani Koji, ambassadeur du Japon à Djibouti : – « Le Japon travaille en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de concourir aux efforts entrepris par les autorités djiboutiennes pour travailler plus efficacement en faveur de la sécurité dans le territoire et la zone maritime djiboutienne. Nous souhaitons vivement que la sécurité et la stabilité du pays contribue également ou développement et la prospérité de la région d’Obock, et bien évidement, à la promotion des bien-être de la population locale. Là où nous sommes aujourd’hui, Khor Angar est en effet un endroit éloigné et pas facile d’accès. Et c’est pour cela que l’installation de ce poste de garde-côtes a été beaucoup attendue afin d’améliorer considérablement l’efficacité des opérations que les garde-côtes djiboutiens doivent effectuer dans les zones maritimes environnantes. Je crois que les autres services gouvernementaux peuvent être rendus également plus efficaces en profitant du fonctionnement de ce poste. Je voudrais souligner la nature multifonctionnelle de ce projet. En effet, la croissance du flux migratoire, ou bien la situation dans les pays voisins constituent autant d’éléments de risque concernant non seulement la sécurité mais également du point de vue humanitaire. Ces deux objectifs, la sécurité et l’assistance humanitaire, figurent depuis de longues années parmi les priorités de coopération entre le Japon et la République de Djibouti. Concernant la sécurité maritime, notre coopération envers les garde-côtes djiboutiens se développe depuis la création de cette institution».

Colonel Wais Omar Bogoreh, commandant des garde-côtes djiboutiens :- « La position de ce centre, qui s’intègre au sein du poste de surveillance du littoral maritime des garde-côtes djiboutiens est éminemment stratégique. En effet, il s’agit là d’une zone où le mouvement des trafics d’êtres humains est concentré à cause de sa proximité avec le Yémen. Les garde-côtes djiboutiens opèrent quotidiennement et en permanence dans ces eaux afin de lutter et de dissuader les trafiquants qui mettent en péril la vie des candidats à l’immigration clandestine en les exposant à des conditions inhumaines pouvant conduire malheureusement à des pertes de vie considérables. Nous avons été témoins à maintes reprises des conséquences tragiques qui résultent de la cupidité des trafiquants qui ne portent aucune considération à la valeur de la vie humaine. La lutte contre les trafics et la traite des êtres humains occupent une place primordiale dans la politique du Président de la République qui œuvre et milite en permanence contre ce problème urgent et sérieux  dégradant l’essence de la vie humaine. Et c’est en ce sens que la mise en place de ce centre d’accueil pour les migrants est une avancée majeure car il sera un outil important pour fournir la première assistance humanitaire en eau et nourriture aux migrants secourus en mer. Il s’agit aussi de pouvoir accueillir ces personnes avec respect et dignité. L’Organisation internationale pour les migrations a joué un rôle prépondérant dans la finalisation de ce projet. Elle est un partenaire précieux pour notre institution dans la prise en charge des migrants. Je tiens à saisir cette occasion pour affirmer notre reconnaissance à l’OIM pour ses efforts sans relâche et son appui à nos côtés pour faire front ensemble aux défis humanitaires que posent le trafic d’êtres humains. L’institution des garde-côtes djiboutiens n’aura de cesse de mettre en place tous les moyens nécessaires pour lutter fermement et efficacement contre les activités inhumaines des trafics d’êtres humains ».