Depuis quelques années, le Docteur Warsama Abdi Daher   exerce la profession de médecin généraliste, à l’hôpital General Peltier. Il me reçoit dans son bureau, pour une interview sur les accidents vasculaires cérébraux ou AVC. Avec le sourire, il se prête aimablement au petit jeu des questions-réponses. Les accidents vasculaires cérébraux ou AVC sont la première cause de handicap moteur acquis chez l’adulte.

Dans ce contexte, quels sont les signes de l’AVC ? Comment sont-ils pris en charge ?

Quels sont les espoirs pour une meilleure récupération des patients ? Le point avec le Docteur Warsama

Qu’est-ce qu’un Accident Vasculaire Cérébral?

Un accident vasculaire cérébral (AVC) ou attaque cérébrale, est une défaillance de la circulation du sang qui affecte une région plus ou moins importante du cerveau. Il survient à la suite de l’obstruction ou  la rupture d’un vaisseau sanguin et provoque la mort des cellules nerveuses, qui sont privées d’oxygène et des éléments nutritifs essentiels à leurs fonctions.

Quels sont les signes avant-coureurs d’un AVC ? Et que faire en cas d’AVC?

Les manifestations sont une paralysie du visage avec impossibilité de sourire et la lèvre tombante, un trouble de la parole ou une difficulté de compréhension, la perte de force ou l’engourdissement brutal d’un bras ou d’une jambe, in mal de tête intense, brutal et inhabituel, souvent accompagné de nausées et de vomissements, ine vision double ou la perte de la vue d’un oeil.

En présence de ces signes, la famille ou les personnes se trouvant à proximité de cette personne doivent appeler immediatement  le SMUR au 119 ou ramener le patient rapidement aux urgences les plus proches.

Comment sont prises en charge les patients victimes d’un AVC ?                                                                                                                                                                       

Les malades doivent être pris en charge immédiatement dès leurs arrivées aux urgences.  Un recueil  de pathologies antérieures, des traitements en cours, de l’heure de début des symptômes, les symptômes doivent être recueillis à l’admission. Ensuite des examens complémentaires doivent être effectués  tel qu’un  électrocardiogramme, des prélèvements biologiques comprenant une hémostase, un hémogramme et une glycémie capillaire sous réserve de ne pas retarder la prise en charge.                                                                             

Pour ce qui est de l’imagerie, si l’IRM est possible, elle doit être effectuée en première intention, mais en cas d’impossibilité d’accéder en urgence à l’IRM, il convient de réaliser un scanner cérébral.

Ainsi, la prise en charge dépendra des résultats des examens complémentaires. S’il s’agit d’un AVC ischémique (Obstruction d’un vaisseau sanguin), une thrombolyse intraveineuse pourra être proposée dans les  4 heures 30 suivant l’apparition des signes. Ce dernier geste consiste à désobstruer la lumière de l’artère bouchée grâce un médicament qui vas dissoudre le caillou sanguin qui a bloqué le vaisseau sanguin en question. Dans le cas contraire (AVC hémorragique : rupture d’un vaisseau sanguin), il s’agira d’un contrôle strict de la tension et de la prévention des complications qui peuvent survenir ultérieurement.

Que se passe-t-il si le patient n’est pas pris en charge à temps ?

Tout dépend de la sévérité de l’AVC. Cette dernière est variable, allant de l’accident ischémique transitoire ou les signes cliniques régressent en quelques minutes sans laisser de séquelle, à l’AVC gravissime conduisant au décès du malade en quelques heures ou quelques jours, en passant par l’AVC qui laissera des séquelles définitives plus ou moins handicapante.

Comment se fait la prise en charge du patient après l’AVC ?

La prise en charge en post AVC consiste à la prévention de complications précoces générales qui surviennent chez la moitié des patients victimes d’un AVC : des complications infectieuses ou liées à l’alitement prolongé, complications neurologiques etc. .., et à la rééducation motrice et orthophonique (la parole). Mais également aux soins liés les maladies antérieurs que présentait le malade à savoir le diabète, l’hypertension artérielle etc…

Quels sont les espoirs pour améliorer la récupération après un AVC ?

L’amélioration de la récupération dépend de plusieurs facteurs : de la précocité et la qualité de prise en charge, du type et de l’étendu des lésions cérébrales qu’a l’AVC ainsi que maladies antérieurs que présentait le malade.

Quels sont les facteurs de risque de l’AVC ?

Les principaux facteurs de risque favorisant la survenue d’un accident vasculaire cérébrale sont : une histoire familiale  (un ou plusieurs membres de la famille ayant eu un AVC), une hypertension artérielle, un excès de cholestérol dans le sang (hypercholestérolémie, avec un cholestérol LDL (“mauvais cholestérol”) élevé et cholestérol HDL (“bon cholestérol”) bas), le diabète, le tabagisme, la sédentarité (activité physique insuffisante et pas assez régulière), un excès pondéral.

Un mot pour conclure

L’AVC est l’une des premières causes de handicap acquis de l’adulte à cause des séquelles qu’elle entraîne. Les signes cliniques doivent être connus par le maximum personne afin de contribuer à la rapidité et la qualité de la prise en charge, et donc d’offrir de plus de chance au malades. La prévention passera par un meilleur contrôle des facteurs de risques. Un travail d’accompagnement en post-AVC doit être effectué.

Propos recueliis par Mohamed Chakib