La Cour des Comptes s’emploie à instaurer une culture de reddition des comptes. A raison d’ailleurs puisque la reddition des comptes est une vertu républicaine. Il s’agit là d’un principe de responsabilité qui  incombe à tout gestionnaire de deniers publics. 

Réalité incontournable : les audits de la Cour des Comptes ont permis d’identifier des poches d’inefficience de l’action des pouvoirs publics dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD).

Tous les magistrats de la Cour des Comptes le disent ouvertement.

La pertinence de tels audits relève d’une évidence. Surtout lorsqu’on sait que la SCAPE est alignée sur les ODD à hauteur de 80%.

Le constat donne un sens au rétablissement des rigueurs de la discipline en matière de reddition des comptes. Tel est l’objectif que la Cour des Comptes s’est fixé.

C’est du moins la leçon majeure à tirer des interventions qui ont ponctué l’audience solennelle de la rentrée 2019 qui s’est tenue hier dans la juridiction financière de la Cour des Comptes.

La Cour des Comptes s’est réunie en audience solennelle, hier dans la salle d’audience de la juridiction financière. L’événement a vu  la participation du ministre de la Justice et des Affaires pénitentiaires, chargé des Droits de l’Homme, Moumin Ahmed Cheikh, et  de tous les magistrats de ladite Cour.

L’audience solennelle de la juridiction financière a pour objet de faire le bilan des activités de l’année écoulée d’une part. D’autre part, elle annonce les orientations stratégiques ainsi que les grandes lignes de son programme de contrôle.

La Cour des Comptes a réalisé près d’une vingtaine d’audits dont le résultat s’est traduit par la production de deux rapports publics, en plus des rapports  sur l’exécution de la Loi des Finances.

A travers ces contrôles, la Cour des Comptes a brossé un état des lieux profond de la gestion des finances publiques et de la gouvernance du secteur des établissements et entreprises publics, Elle a émis plus de 200 recommandations.

S’agissant de la prise en considération de ces recommandations, la Cour des Comptes a pris note, avec beaucoup d’intérêt, de la création d’une commission chargée de suivi et correction des anomalies relevées par la Cour des Comptes placée sous la houlette du Premier Ministre en Juillet 2018 et du décret N°2019-022/PR/MEFI portant réorganisation de l’administration des établissements publics qui sont deux actions significatives visant à améliorer la gestion des finances publiques. La Cour des Comptes entend suivre de près l’évolution de ces réformes. Concernant l’année qui vient de s’achever, les travaux de la Cour des Comptes se sont davantage attelés sur la reddition des comptes publics.

En effet, le principe de la responsabilité de reddition des comptes incombe à tout gestionnaire de deniers publics.

La Cour a acquis, une plus grande compréhension de la cohérence des politiques publiques et des principes de l’agenda 2030, notamment le caractère inclusif, transversal ou universel des objectifs de développement durable dans le cadre de l’audit de l’état de préparation à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Cet audit a été d’abord source d’apprentissage. Ensuite, il permet d’identifier les poches d’inefficience de l’action publique dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable(ODD).  Lorsqu’on sait que la SCAPE est alignée sur les ODD  à hauteur de 80%, la pertinence d’un audit d’un tel audit est plus qu’une évidence.

Pour ce qui est de l’année à venir, la Cour des Comptes entend œuvrer davantage pour rétablir la discipline en matière de reddition des comptes. Elle plaide encore pour une prise en charge plus affirmée de ses recommandations, l’idéal étant de disposer d’un mécanisme de suivi de ses recommandations, notamment en gestion des finances publiques.

La première présidente de la Cour des Comptes, Ismahan Mahamoud Ibrahim a,  dans son allocution, mis en exergue que son institution a aussi inscrit  au premier plan de ses activités l’évaluation de sa performance et de ses besoins en renforcement de capacités. Elle entend capitaliser ses acquis, maîtriser sa performance et les risques liés à la réalisation de son mandat.

De son côté,  la procureure générale près la Cour des Comptes, Madiba Ismail Aouled, a rappelé les missions de la CC qui sont entre autres de juger les comptes publics, contrôler la gestion des structures de l’Etat, suivre l’exécution des lois financières, réprimer les infractions liées à la discipline budgétaire.

Selon la procureure générale près de la Cour des Comptes, cette institution a enclenché des procédures juridictionnelles  qui se poursuivent à ce jour, en ciblant d’abord la reddition des comptes publics tant administratifs que comptables. « Il nous appartient d’être à la hauteur des espoirs placés en nous », a-t-elle martelé avec insistance devant les autres magistrats de la Cour des Comptes.

Des enjeux essentiels pointent à l’horizon de  2019 pour la  Cour des Comptes  et notamment le défi d’instaurer cette «rigueur de rendre comptes ».