Il était question de la validation de  l’étude sur les enfants en situation de rue (ESDR) dans la ville de Djibouti, dimanche dernier au Sheraton. L’objectif de cette étude est de livrer un diagnostic sur les conditions de vie des enfants en situation de rue à Djibouti-ville et d’émettre des recommandations pour mettre en œuvre un plan d’action visant à les protéger et à améliorer leur bien-être ainsi que leur qualité de vie.

Le ministère de la Femme et de la Famille (MFF) a organisé  dimanche 16 décembre dernier, au Sheraton, l’atelier de validation de l’étude sur les enfants en situation de rue (ESDR) dans la ville de Djibouti. L’événement y a réuni la ministre de la Femme et de la Famille, Moumina Houmed Hassan, le ministre de l’Intérieur, Hassan Omar Mohamed, le commissaire au Plan, chargé des statistiques, Amareh Ali Saïd, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Djibouti, Adam Kulach, la cheffe de mission de l’organisation internationale pour les migrations(OIM) en poste au pays, Lalini Veerassamy, un bon nombre d’experts djiboutiens et onusiens.

Commanditée par le MFF, cette étude a été réalisée par la représentation locale de l’organisation mondiale pour les migrations (OIM) et la direction de la statistique et des études démographiques (DISED). Celle-ci est financée par l’Union européenne dans le cadre de l’initiative conjointe UE/OIM pour la protection et la réintégration des migrants dans la Corne de l’Afrique.

Cette étude a été menée conjointement par une consultante nationale, Amina Saïd Chiré, pour la revue documentaire et l’analyse qualitative et la DISED qui a pris en charge l’enquête et l’analyse quantitatives, le tout avec l’appui technique d’un consultant international, Michel Poulain.

L’enquête quantitative a permis de dénombrer les enfants en situation de rue, de connaître leurs caractéristiques et d’identifier leurs problèmes et besoins prioritaires sur la base de leurs déclarations. Elle a effectuée uniquement dans l’agglomération urbaine de Djibouti qui regroupe la majorité des enfants en situation de rue du pays. La population couverte était l’ensemble des enfants de 0 à 17 ans identifiés qui vivent sur la rue. Cette enquête a permis de rencontrer 1137 enfants comprenant 633 enfants de 0 à 9 ans dont 195 filles (30,8%) et 504 enfants de 10  à 17 ans dont 64 filles (12,7%).

L’analyse des données recueillies a débouché sur la détermination d’un certain nombre d’éléments qui accroît sensiblement le degré de vulnérabilité des enfants en situation de rue dans la capitale. Citons notamment l’absence de prise en charge par une structure destinée à l’accueil et à l’encadrement des enfants en situation de rue telle que Caritas ; l’analphabétisme ou un faible niveau scolaire, les problèmes de santé quels qu’ils soient,  l’inactivité, l’indigence ou la faiblesse des revenus, le faible accès à la nourriture, la consommation de drogues, et le sentiment d’insécurité.

Une série de recommandations a été émise à l’issue de cette étude avec l’appui du comité technique de pilotage et plus particulièrement de représentants de Caritas, de SOS Village d’Enfants et de l’ONARS. Ces recommandations devraient servir de base au processus de mise en œuvre d’un plan d’action visant à améliorer le bien-être et la qualité de vie des enfants en situation de rue à Djibouti. Ces recommandations devraient également être au cœur  d’un projet de 2 millions d’euros financé par l’Union européenne en faveur des enfants en situation de rue sous les cieux djiboutiens.

En connaissance de cause, le ministre de l’Intérieur a d’emblée l’Union européenne pour le financement de cette étude. M. Hassan Omar Mohamed Bourhan a insisté sur la nécessité d’identifier tous les enfants en situation de rue à Djibouti afin de mieux les protéger.

Très sensible au triste sort des enfants en situation de rue, la ministre de la Femme et la Famille a réaffirmé la volonté du gouvernement djiboutien à remédier au phénomène à travers la prise de cinq mesures. Mme Moumina Houmed Hassan a évoqué  la création d’une plateforme de coordination,  le renforcement et le développement de structures d’accueil,  la mise en place d’un système d’identification,  la définition de service minimal de base, et l’élaboration d’une stratégie nationale de protection.

Pour sa part, l’ambassadeur de l’Union européenne, Adam Kulach, a déclaré que la situation des enfants de la rue  doit toucher tout le monde. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, cette problématique sera au centre de notre attention à travers la mise en œuvre  d’un projet en faveur des enfants en situation de rue à Djibouti, financé par l’UE à hauteur de 2 millions d’euros.

Zouhour