Le président de l’Autorité des ports et des zones franches de Djibouti (APZFD), Aboubaker Omar Hadi, a eu une réunion de travail, le Jeudi 08 Août 2019, avec le nouveau conseiller économique de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, Christopher Canellakis.

Le président de l’APZFD a d’abord souhaité au diplomate la bienvenue et beaucoup de succès dans sa nouvelle mission. Après une présentation détaillée de l’ensemble des projets de développement des infrastructures en cours et à venir, les deux responsables  ont eu des échanges, centrés autour des domaines de collaboration et de coopération possibles ; et les voies et moyens de les approfondir davantage.

C’est ainsi qu’en premier lieu, le système de communauté portuaire (DPCS) a fait l’objet de discussions. Le directeur a fait une présentation du système DPCS au diplomate. Ce système lancé en Juillet 2018 sert aujourd’hui de plateforme numérique unique de soumission et d’échange des documents et des informations pour l’ensemble de la communauté portuaire (Transitaire, agence Maritime, Terminaux portuaire etc..), afin d’accomplir les démarches administratives. Avec pour objectif qui est d’améliorer l’efficacité transactionnelle des formalités documentaires, ce système opérationnel aujourd’hui 24/7, a déjà apporté une nette amélioration du temps de réponses des terminaux portuaires, le réduisant de plus de 72 heures à seulement 60 minutes.

Cette plateforme permet, également, un suivi en temps réel des processus documentaires aux propriétaires de marchandise et leur facilite l’impression depuis leurs bureaux de l’ensemble des documents nécessaires et le paiement en ligne des services. Ceci réduit les tracasseries administratives et optimise les coûts des transactions en éliminant les charges arbitraires, inexpliquées et opaques. Il donnerait ainsi aux propriétaires de la marchandise plus de contrôle et de ‘’monitoring’’.

Le diplomate a mis en exergue l’importance de ce système qui introduit une transparence totale dans les transactions monétaires et une rapidité des ‘’procédures’’ portuaires et douanières. Le Camp Lemonnier, l’Ambassade des USA à Djibouti et celle d’Addis-Abeba seront tous connectés à ce système.

La nouvelle zone franche et le projet de la zone industrielle de Damerjog ont par la suite été au centre des discussions. Le président de l’APZF a mis l’accent sur les avantages qu’offrent ces zones pour accueillir les PMI/PME américaines afin de s’approcher de leurs débouchés en Afrique de l’Est, la région Afrique du Nord et Moyen Orient. Ceci en prépositionnant les produits finis ou semi finis avant de les transformer à Djibouti et les acheminer vers la destination finale. Avec une position stratégique et des infrastructures modernes, Djibouti est idéalement situé pour devenir un hub de commerce pour un vaste ‘’ Hinterland’’ régional.

Par ailleurs, cette position stratégique gagne davantage en importance du fait de la ratification de 54 sur 55 pays Africains à Niamey de l’accord de la Zone de Libre Echange Continentale (ZLEC). Ce vaste marché, de plus de 1.3 Milliard de consommateurs et un PIB combiné de plus de 3 Trillion de Dollars Américains, est aujourd’hui une réalité. Cet accord de facilitation de commerce, boostera, à travers la création d’un marché commun, le commerce intra-Africain qui s’élève aujourd’hui à 17%, alors qu’en Europe ce chiffre se situe à 69%, 59% en Asie et 35% en Amérique du Nord.

Cependant, le président de l’APZF a insisté sur la nécessité de combler le gap en termes d’investissement sur les infrastructures en Afrique, qui se chiffre aujourd’hui à plus de 107 milliards de Dollars Américains par an, d’après les estimations de la Banque mondiale. Une Afrique plus connectée intérieurement offrirait plus davantage en libérant les potentiels des économies enclavées. Rien qu’en 2018, la valeur du commerce maritime transitant nos ports s’élevait à plus de 51 milliards de Dollars Américains, qui sera triplé pour atteindre 150 Milliards et sur 10 ans ce chiffre avoisinerait le 1.5 Trillions de dollar Américain de commerce maritime avec une meilleure connections terrestre. Chaque infrastructure de transport construite servirait à désenclaver des économies et les ouvrir au commerce maritime international. Djibouti avec ses 15 Milliard de Dollar Américain d’investissement dans le développement des infrastructures ne représenterait qu’un infime pourcentage du besoin.

C’est ainsi que le président de l’APZFD a exhorté le diplomate américain à accompagner ce processus de facilitation et d’intégration continental à travers le fonds pour le développement des infrastructures. Cette enveloppe de plus de 60 milliards de Dollar Américains, appelé International Development Finance Corporation (IDFC) a été mis en place par le gouvernement des Etats-unis pour les secteurs des infrastructures pour l’Afrique et les Pays en Développement, en général. Ce fond regroupera la capacité du Overseas Private Investment Corporation (OPIC) et le Development Credit Authority de USAID, ‘’ afin de proposer des produits financiers innovants permettant de mettre des capitaux privés à la disposition des pays en développement’’, selon le département d’Etat américain.

Enfin le président de l’APZF et le conseiller économique de la représentation, diplomatique américaine ont échangé sur le développement des secteurs de l’énergie et le soutien apporté par les Etats Unis d’Amérique au continent à travers le programme, ‘’Power Africa’’. Cette initiative lancée en 2013 vise à booster l’électrification de l’Afrique et à appuyer la croissance économique du continent à travers la production d’une énergie viable, abordable et durable. Ce programme s’avère d’autant plus important pour notre pays compte tenu des énormes investissements dans les zones franches pour attirer des industries de transformations, très sensible à un meilleur accès à des énergies ‘’viables’’ et ‘’abordables’’.

Saluant au passage, les énormes investissements pour le développement des infrastructures et les réalisations déjà accomplies, M. Christopher Canellakis a réitéré sa disponibilité à accompagner ce processus de développement et à travailler sur ces axes de collaboration.

IAD