Le paludisme est une maladie infectieuse due à des parasites du genre Plasmodium transmis à l’homme par des piqûres de moustiques Anophèles femelles infectés, appelés «vecteurs du paludisme ».

Il existe 5 types d’espèces de parasites responsables du paludisme chez l’homme, dont 2 (Plasmodium falciparum et Plasmodium vivax) sont les plus dangereux. Ces deux espèces sont présentes à Djibouti.

L’espèce falciparum est la plus dangereuse de toutes les espèces car elle est responsable des complications du paludisme que sont le neuro-paludisme ou l’accès pernicieux.

Le paludisme est un problème de santé publique majeur pour au moins 3 raisons que sont l’épidémiologie de cette maladie (elle procure un nombre élevé de malades et de décès), la résistance aux antipaludéens les plus accessibles financièrement et enfin la résistance des moustiques aux insecticides les plus couramment utilisés.

A Djibouti, le paludisme n’était pas un problème sanitaire majeur il y a environ 5 à 10 ans. Actuellement, cette maladie fait des ravages au sein des populations. En cause : le changement climatique et la détérioration de l’hygiène du milieu.

Le paludisme est transmis par les piqûres de moustiques Anophèles femelles. Il existe plus de 400 espèces de moustiques différentes dont une trentaine constitue des vecteurs très importants du paludisme. Toutes les espèces vectrices du paludisme piquent entre le crépuscule et l’aube.

La transmission dépend aussi des conditions climatiques qui peuvent influer sur l’abondance et la survie des moustiques telles que la pluie, une température clémente et l’humidité. Notre pays offre malheureusement toutes ces conditions.

Sur le plan clinique, le paludisme est soupçonné devant l’apparition d’une fièvre brutale, continue, souvent accompagnée d’un malaise général avec des courbatures généralisées, des maux de tête et parfois des troubles digestifs (anorexie, douleurs abdominales, nausées, vomissements). Cette forme clinique correspond à la description de la triade classique de l’accès palustre : « frissons, chaleur, sueurs ».

Le paludisme à P. falciparum du sujet non immunisé (jeune enfant en zone d’endémie, femme enceinte, expatrié, voyageur) est potentiellement mortel. Le décès, quand il survient, est secondaire à la défaillance aiguë d’une ou de plusieurs grandes fonctions, et ce, parfois, même si la mise en place d’un traitement étiologique s’avère efficace. Seule l’instauration rapide d’une réanimation adaptée peut alors sauver le malade.

Il est donc absolument fondamental de connaître les critères de gravité du paludisme à P. falciparum pour identifier les patients qui justifient d’une hospitalisation en urgence, si nécessaire dans une unité de soins intensifs.  On regroupe sous le terme de neuropaludisme toutes les manifestations neurologiques qui découlent de l’atteinte cérébrale au cours de l’accès palustre : troubles de la conscience, prostration et convulsions.

La confirmation du paludisme est biologique. Le test rapide TDR est souvent utilisé actuellement. Mais, ce test donne beaucoup de « faux négatif».

La technique de la « goutte épaisse», qui est une ancienne méthode, permet de voir le parasite au microscope après coloration au May-Grünwald-Giemsa. Cette technique est actuellement la seule qui donne des résultats satisfaisants. Les centres de santé ou les hôpitaux doivent cesser de faire les tests TDR. Beaucoup de malades peuvent se voir, à tord, être déclarer négatifs et risquer des complications.

Le traitement du paludisme est aisé. Il est à base d’artémisinine.

La prévention est d’abord une prévention individuelle. Elle consiste à poser des moustiquaires sur les fenêtres voire les portes, à porter des vêtements longs le soir, à dormir sous une moustiquaire imprégnée.

L’utilisation à long terme des répulsifs sur les bras et les jambes est dangereux pour la santé surtout pour les enfants et les femmes enceintes.

La prévention collective concerne la lutte vectorielle, c’est-à-dire l’assainissement des zones humides, l’amélioration de l’hygiène du milieu de vie des populations et la pulvérisation spatiale et des habitations.