Je voudrais dans un premier temps rendre un hommage appuyé à l’ancien directeur de publication de La Nation, Mohamed Osman Farah, disparu prématurément. 

Nous assistons ces derniers mois à une épidémie de fièvre inconnue. Elle a touché toutes les régions du pays. Nous avons choisi de parler de la plus fréquente, la fièvre dingue.

La fièvre dengue est une infection virale qui se transmet par la piqûre du moustique issu de la famille Aedes aegypti et du moustique tigre Aedes albopticus. Les deux types de moustiques sont des insectes qui sévissent la journée.

L`agent pathogène fait partie des flavivirus, notamment responsables de la fièvre jaune, de la méningo-encéphalite virale ainsi que du chikungunya.

Quels sont les symptômes ?

La fièvre dengue se manifeste comme une grippe. Les symptômes sont les mêmes pour toutes les infections virales.

Au début, on retrouve :

– une fièvre élevée de survenue brutale

– des douleurs musculaires et articulaires

– des maux de tête

– des nausées ou des vomissements

Deux ou trois jours plus tard :

–  la fièvre baisse. Mais parfois, elle reste élevée

–  une éruption très caractéristique, semblable à la rougeole, apparaît dans un cas sur deux

–  quelques saignements de la peau et/ou des muqueuses (saignements cutanéomuqueux) apparaissent. Ces saignements peuvent se présenter sous forme de pétéchies (petits points rouges à la surface de la peau), de saignement de nez.

L’évolution de la maladie

La fièvre dingue est une maladie souvent bénigne. Elle passe même inaperçue dans 50% des cas. La fièvre et les douleurs musculaires et/ou articulaires disparaissent progressivement. L’état immunitaire ou nutritionnel du patient contribue grandement à l’amélioration des symptômes. Les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes sont les sujets les plus vulnérables.

La guérison survient en général au bout de 5 jours à une semaine.

Parfois, il y a des complications. On parle alors de dingue sévère. On assiste à une fièvre maligne (fièvre de 40°c en plateau ne répondant pas aux antipyrétiques usuels avec une convulsion), des hémorragies gingivales, digestives voire cérébrales, un choc hypovolémique. Une hospitalisation est donc urgente.

Le diagnostic biologique

Le diagnostic de la fièvre est surtout clinique. Mais le diagnostic précoce est sérologique par l’identification de l’antigène NS1 du virus de la dingue. Cette recherche est très facile et elle est à la portée de tous les laboratoires de la ville.

Le virus peut être identifié par PCR. Il est seulement disponible dans certains laboratoires très spécialisés détenu par le gouvernement.

Traitement

Le traitement de la dingue est purement symptomatique. Il n’y a pas de traitement spécifique. Il s’agit de prendre des antalgiques, des antipyrétiques.

La prévention

La prévention de la fièvre dingue consiste à se protéger des moustiques qui transmettent la maladie. Cette lutte vectorielle par l’utilisation de moustiquaires imprégnées, des insecticides.

Elle passe aussi par l’élimination des gites larvaires que sont les réservoirs d’eau stagnantes qui se trouvent autour des habitations. Encore une fois, l’assainissement doit être en première ligne pour lutter contre cette épidémie.

Il existe aussi un vaccin tétravalent, le Dengvaxia®, qui a été récemment développé et proposé à certains pays très exposés.