A l’instar des pays signataires de la convention et de la charte africaine des droits de l’enfant, la république de Djibouti célèbre chaque année, la journée dédiée aux enfants, afin de promouvoir le respect de leurs droits. Décrétée par les Nations-Unies en 1989, la cérémonie commémorative de l’édition 2019 de cette journée, coïncide donc avec les 30 ans de l’adoption de la convention relative aux droits des enfants. A Djibouti, cet événement est organisé par le ministère de la femme et de la famille en collaboration avec le MENFOP, l’UNFD et ses partenaires onusiens tels que l’UNICEF et le FNUAP. L’occasion a été propice pour notre gouvernement de faire le bilan des réalisations dans les domaines du développement et de la protection de l’enfant djiboutien. Focus sur cette journée pas comme les autres.

La communauté internationale y compris la nôtre, célèbre cette année le 30ième anniversaire de l’adoption de la convention relative aux droits de l’enfant. Née d’une volonté politique des États de placer l’enfant au centre des préoccupations de l’époque moderne, cette convention est un texte de 54 articles qui définit clairement les droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux de l’enfant.

Commémorée chaque année le 20 novembre, la journée propre à l’enfant vise à attirer l’attention sur le bien-être des enfants du monde entier.

En raison des pluies diluviennes qui se sont abattues sur l’ensemble du territoire national, Djibouti a célébré cette journée dédiée aux enfants le dimanche 8 décembre dernier.

Placée sous le haut patronage du premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, la cérémonie de célébration de cette journée est organisée par le ministère de la femme et de la famille en collaboration avec le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle et l’Union nationale des Femmes Djiboutiennes.

Outre les animations organisées lors de cette journée festive, l’occasion a été propice pour les membres du gouvernement de faire le bilan des réalisations dans les domaines du développement et de la protection de l’enfant djiboutien.

Dans son discours prononcé à cette occasion, le chef de la primature Abdoulkader Kamil Mohamed a indiqué que notre pays qui a ratifié cette convention en 1990, a entrepris de nombreuses réformes et réalisations sur les droits des enfants. Comme il l’a rappelé, outre la mise en place de plusieurs arsenaux juridiques, la république de Djibouti a entrepris des réformes qui ont engendré  des investissements massifs dans tous les domaines, afin d’instaurer un environnement propice au développement et à l’épanouissement de l’enfant.

«Sous le leadership du Président de la République, le gouvernement  a mis en œuvre des politiques et des mesures en matière de développement et de protection de l’enfant.  Il en va du  domaine de l’éducation  où la réforme de 2000 a instauré la scolarisation gratuite de tous les enfants. Le nombre d’enfants scolarisés dans le cycle primaire et secondaire ont pratiquement doublé en 15 ans. A ce jour, ce secteur reçoit la plus forte budgétisation pour garantir à tout enfant le droit à l’éducation, notamment à l’accès à l’éducation des Enfants à besoins spéciaux pour une éducation inclusive. Dans cette approche inclusive, notre politique de non-discrimination et l’égalité devant l’éducation s’est étendue aux enfants réfugiés, pour qu’aucun enfant vivant en République de DJIBOUTI ne soit en marge de la société» a déclaré le premier ministre djiboutien Abdoulkader Kamil.

Il a également énuméré les progrès réalisés dans le domaine de la santé dont notamment la gratuité des soins des enfants de moins de 5 ans et l’adoption de l’assurance maladie universelle en 2014.

«Notre politique favorise également une démocratie participative avec  le domaine des droits civils où la loi de 2015 sur la protection et la promotion des mineurs favorise l’enregistrement des naissances qui constitue un droit fondamental, clé de voute à l’exercice de nombreux autres droits. Par ailleurs, la création du parlement des enfants permet de prendre en compte l’opinion de ces derniers. La rencontre des membres de ce Parlement des Enfants avec le Président de la République est une autre dimension significative pour éveiller leur conscience et élever leur civisme car ils sont les acteurs de demain», a-t-il ajouté.

Cependant d’importants progrès ont été réalisés à Djibouti dans divers domaines tels que la santé, l’éducation, la protection, les droits civiques, …etc. La qualité de vie de la majorité d’entre eux s’est certes améliorée, mais les enfants d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui.

Car en effet, il y a trente ans, l’internet n’existait pas, les enjeux liés au changement climatique n’étaient pas pris en compte, tous ces défis constituent également des opportunités que les enfants ont exigé la prise de mesures immédiates à travers le spectacle qu’ils ont produit devant les autorités et le public réunis au palais du peuple, le dimanche 8 décembre dernier.

Rachid Bayleh

Abdoulkader Kamil Mohamed

Premier ministre

«Le gouvernement poursuivra ses efforts en faveur de l’enfance»

«Nous continuerons d’investir dans les prochaines années dans le développement de la petite enfance notamment à travers la généralisation du préscolaire. Car nous sommes convaincus que ces investissements vont contribuer fortement à la valorisation du capital humain qui reste la principale richesse de notre pays.

La politique sur les droits de l’enfant n’est pas un simple concept… mais la question prioritaire qui implique l’engagement de chacun d’entre nous pour un avenir propice à tout un chacun. Pour qu’aucun enfant ne soit en marge, le gouvernement avec ses partenaires sont toujours mobilisés pour que chaque enfant puisse vivre en toute dignité et jouir de ses droits».

Moumina Houmed Hassan

Ministre de la femme et de la famille

« La république de Djibouti se dotera dès le mois de février 2020 d’une politique nationale de développement et de protection de l’enfant avec un plan d’action sur 5 ans »

«Dans le domaine de la stimulation et du développement de l’enfant, le MFF a mis en place des garderies et des crèches depuis 2017. On compte à ce jour 31 garderies et 13 crèches à Djibouti-ville et les régions de l’intérieur. Dès l’année prochaine, le ministère de la femme et de la famille en étroite collaboration avec les ministères de l’éducation nationale et de la santé comptent ouvrir deux centres d’éveil et de développement de l’enfance. Ces deux nouvelles structures seront fonctionnelles à Damerjog dans la région d’Arta et au chef lieu de la région d’Obock. Des auxiliaires de puériculture ont été formées et d’autres sont encore en formation pour la prise en charge des enfants dans ces structures. L’objectif principal de toutes ces politiques consiste à offrir aux enfants des services de stimulation intellectuelle, à leur transmettre nos valeurs religieuses et culturelles puis leur communiquer les premiers apprentissages pour leur permettre de prendre le bon départ dans la vie. Pour répondre aux principes n°4 de la CDE qui est de permettre à s’exprimer, le parlement des enfants a été installé en 2017. 35 enfants parlementaires juniors dont 25 de Djibouti-ville et 10 des 5régions de l’intérieur, tous âges confondus et venus de différents établissements scolaires, sièges à l’Assemblée Nationale. Pour renforcer toutes ces réalisations et mieux satisfaire les droits des enfants, la république de Djibouti se dotera dès le mois de février 2020 d’une politique nationale de développement et de protection de l’enfant avec un plan d’action sur 5 ans».

Alexandra Ilmer Représentante adjointe du bureau local de l’UNICEF

« Djibouti est l’un des rares pays à ratifier sans réserve tous les articles et protocoles facultatifs »

«Djibouti est l’un des rares pays à ratifier sans réserve tous les articles et protocoles facultatifs. Je voudrais féliciter M le Président de la République et le gouvernement pour leur courage et votre engagement exemplaire envers les droits des enfants. La Convention a également permis à davantage d’enfants de faire entendre leur voix et de participer activement dans leur société comme nous avons pu le constater à Djibouti depuis plusieurs années».