« Il est important que tous les acteurs économiques soient informés sur le mécanisme de financement du FVC »

Monsieur le secrétaire général, pouvez-vous nous présenter le Fonds Vert pour le Climat dont le MHUE est le point focal à Djibouti ?

Le Fonds Vert pour le Climat (FVC) est un mécanisme de financement de la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Il a été créé en 2010 au Mexique et il est devenu opérationnel en 2013. Il a pour mandat de promouvoir un développement sobre en carbone et résilient au climat dans les pays en développement. Son siège est à Songdo, République de Corée. Le FVC est gouverné par un conseil d’administration composé de 24 membres (12 provenant des pays développés et 12 des pays en développement) qui se réunit 2 à 3 fois par an. A la suite de l’Accord de Paris, le FVC s’est vu confié un rôle important pour servir ledit Accord et soutenir l’objectif de limiter le réchauffement global à moins de 2°C.   Sa capacité financière est de l’ordre de 10,3 milliards USD ; loin des engagements initialement affichés par les pays de 100 milliards USD par an d’ici 2020. L’un des avantages du FVC est qu’il établit un équilibre entre les activités d’atténuation et celles de l’adaptation (50%, 50%) au changement climatique. Ce fonds respecte également l’équilibre géographique dans le financement des projets relatifs au changement climatique.

Comment Djibouti peut profiter des opportunités de financement de ce Fonds Vert pour le Climat ?

Djibouti pourrait profiter de ce FVC par la mise en œuvre de programmes concrets au niveau de l’adaptation et de l’atténuation au changement climatique. Notre pays est très vulnérable au changement climatique et nous avons un potentiel énorme dans les énergies renouvelables. Nous avons donc suffisamment d’atouts pour postuler au financement du FVC. Cependant, l’accès à ce fonds n’est pas aisé. Car les procédures sont longues et complexes. C’est pour faciliter l’accès des pays en développement au financement climatique que le FVC a mis en place un programme de préparation. L’objectif de ce programme est de renforcer les capacités techniques des institutions nationales et d’élaborer un cadre stratégique d’interaction entre Djibouti et le FVC. L’ébauche de ce programme est préparée et sera bientôt partagée avec l’ensemble des partenaires concernés.

Parallèlement, à ce programme de préparation, Djibouti a mis en place un portefeuille de projet qui est dans le pipeline du FVC à différentes stades de préparation : à savoir un projet de « réduction des impacts des inondations sur les corridors de transport en mobilisant l’eau de surface en amont pour les agro-éleveurs les plus vulnérable à Djibouti », préparé par le PNUD; un projet d’énergie éolienne préparé par Africa Finance Corporation ;  et enfin un  projet de résilience des communautés à travers un système d’alerte précoce des aléas climatiques préparé par la FAO.

Vous avez réuni les responsables des différents départements ministériels pour les sensibiliser sur le FVC. Quel est l’objectif poursuivi à travers cette rencontre ?

L’objectif poursuivi à travers cette réunion était de partager les informations relatives au FVC : opportunités offertes par le FVC, domaines prioritaires, critère d’investissements, accès aux ressources et programme de préparation. Il s’agissait aussi d’assurer une meilleure coordination dans la mise en œuvre de nos actions de lutte contre les changements climatiques. Le Ministère de l’Habitat a déjà réalisé une série d’ateliers d’information en faveur des ministères techniques, de la société civile et du secteur bancaire. Car il est important que tous les acteurs économiques soient informés sur le mécanisme de financement du FVC pour pouvoir y présenter des projets.

Propos recueillis par KI